Tolérance et patience

27 mars 2003

La coalition américano-britannique menée par G. W. Bush, transgressant les conventions internationales, le Droit international, s’en est allé déloger le tyran Saddam Hussein en décrétant un état de guerre au nom d’un certain dieu, pour l’instauration de la démocratie en Irak.
Assistons-nous à une guerre entre deux parties ? Non, il s’agit d’une croisade pour l’établissement d’un nouvel ordre mondial d’inspiration néolibérale, pour une domination d’un État capitaliste pire que les asservissements des populations par les empires coloniaux d’antan.
Certes, la lutte contre Al-Quaïda et contre toutes formes de terrorisme et de tyrannie doit être menée sans complaisance mais ne doit se faire en aucun cas dans une recherche permanente dans l’exception du Droit international.
Établir sa vision du monde par la force au détriment de la diplomatie démontre que l’objectif est bien autre : quand l’empire marchand parle de guerre préventive, ne doit-on pas plutôt parler de guerre sans fin, de guerre économique ?
Le renversement du régime des talibans justifiait-il le bombardement des populations civiles ? N’est-ce pas dans ces populations civiles que naissent déjà de nouveaux talibans ? Une communauté ne peut vivre dans la toile des lois tissées par une autre culture. À qui le tour après l’Irak ?
Au nom de la laïcité et de bien d’autres valeurs universelles, la Ligue Réunion FOL condamne avec la plus grande fermeté, cette invasion, impérialiste, tout en soutenant le combat des peuples qui aspirent à la liberté et à l’instauration de la démocratie dans le pays.
Reprenons les propos de Pierre Delfaud de la Ligue de l’Enseignement dans "Laïcité 2000" : « Deux mots pour mieux définir l’idée de laïcité : tolérance et patience.
Tolérance, entendue comme respect, dans le sens où les religions doivent accepter de s’en tenir à leurs affaires sans attenter, par exemple, à une activité missionnaire trop musclée, ou par la volonté d’imposer leurs lois à tous, croyants ou non, sans attenter donc à la liberté d’autrui.
Patience : parmi les laïques, beaucoup de ceux qui sont agnostiques ou athées ont longtemps pensé, par excès de confiance, dans les vertus de la démarche scientifique, que les religions finiraient par disparaître d’elles-mêmes. Beaucoup n’en sont plus aujourd’hui aussi convaincus, à moins que ce soit dans un avenir si lointain que cela reste profondément abstrait »
.
Comme l’actualité lui donne aujourd’hui totalement raison.
L’idée œcuménique sert de prétexte à Bush à travers cette barbarie que nous vivons mais nous devons tous participer aux efforts menés pour que la paix se fasse dans le respect des cultures et des religions, seule alternative aux violences. C’est notre devoir de citoyen du monde.


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