
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
20 septembre 2008
La baisse des prix, qui n’en serait pas content ? Avec 50 euros, par exemple, on pourra acheter plus de choses, et ainsi remplir davantage son caddie. Ce réflexe, multiplié par le nombre de consommateurs que nous sommes, fera circuler plus d’argent dans l’économie locale. Mais ce flux financier servira-t-il à créer plus d’emplois à La Réunion ?
La question nous renvoie à notre responsabilité collective, et à notre choix ou non de diriger nos vies par nous-mêmes. Or l’hypothèse la plus probable est qu’une baisse des prix appliquée par la grande distribution ne créera pas plus d’emplois. Il faudra même s’attendre à la disparition de productions locales, et donc de places de travail. Les règles de l’économie marchande, avec le principe de la libre concurrence, sont en effet implacables : le prix de vente d’un article baisse en proportion de la diminution de son coût de production et de celui de sa mise à disposition du public. La grande distribution maximalise cette règle grâce aux centrales d’achat qu’elle a constituées. Elle joue ainsi sur la commande de volumes très importants pour imposer aux producteurs des prix à la limite de la rentabilité. L’industrie réunionnaise ne peut s’adapter à ce système parce qu’elle ne peut produire au-delà du marché local, trop limité pour mettre en œuvre une production à grande échelle. Alors, mathématiquement, il lui est impossible de diminuer ses coûts de production comme peuvent le faire des industries installées sur des territoires plus grands. Pour baisser les prix à La Réunion, la grande distribution devra donc importer davantage de produits, jusqu’à mettre en péril les filières locales qui ne pourront pas s’aligner sur la concurrence extérieure. Par conséquent, il faut choisir entre plus d’emplois ou des prix moins élevés. Nous ne pouvons pas avoir les deux !
Il y a bien longtemps que nous connaissons cette vérité. Sur le plan politique, choisir le bénéfice à court terme (la baisse des prix) contre l’intérêt à long terme (préservation de l’emploi) est particulièrement tentant. D’autant que la ménagère - c’est-à-dire chacun d’entre nous - est trop contente d’en profiter tout de suite pour tout de suite. Avons-nous conscience cependant qu’en renonçant à produire localement, nous renonçons aussi à conduire nous-mêmes des projets d’avenir pour notre île ? Car celui qui commande et ordonne des réalisations est aussi celui qui dispose de l’argent pour les payer ! Dans une économie de consommation où le flux financier ne fait que transiter sans structurer un outil de production durable, aucune réserve financière ne peut être constituée, aucun investissement d’importance ne peut être décidé sur place. Il faut à chaque fois se tourner vers un pouvoir central et centralisateur ; un pouvoir qui ne manque pas une occasion de faire sentir qu’on dépend de lui, et qu’il convient donc de ne pas le contrarier, même si, parfois, il dit des bêtises...
Produire c’est un pouvoir, c’est avoir le droit de participer au choix au niveau individuel comme au niveau collectif. Abandonner la production, c’est accepter la dépendance totale et le statut de citoyens de seconde zone, sans pouvoir et sans voix. Est-ce cela La Réunion dont nous rêvons ?
L’agitation qui saisit le BTP doit nous aider à réfléchir. Après un temps de doublement des emplois dans ce secteur, conditionné par la défiscalisation qui va disparaître, et les grands travaux en voie d’achèvement qui ont été financés en grande partie par l’Europe, l’outil industriel se révèle surdimensionné au marché local. Il n’y a donc pas de mystère, l’alerte aux licenciements massifs est donnée. Mais c’était tout à fait prévisible. Si nous prenons au mot les promesses d’un ministre de passage, demain, il nous restera toujours nos yeux pour pleurer. Une baisse des prix entraînera, en effet, une hausse immédiate de la consommation des ménages. Mais plus tard, lorsque le chômage aura prélevé son tribut, la consommation diminuera parce que les revenus du travail auront disparu dans plusieurs secteurs. Tout cela se paiera par un appauvrissement durable : disparition de bassins d’emploi, précarités structurelles renforcées, affaiblissement des réseaux de solidarité, mal-être et violences en tous genres.
A chacun d’entre nous de prendre conscience aussi que la France, comme d’autres grands pays, traverse de graves difficultés. Chacun peut donc comprendre qu’à La Réunion, nous n’aurons le choix qu’entre plusieurs solutions douloureuses. Mais dans cette situation, il y a un principe de dignité à respecter. Il faut par conséquent expliquer les choses et ouvrir le débat. Il faut demander à la société réunionnaise quels sacrifices elle choisit de faire, en toute conscience, pour affronter les temps difficiles qui s’annoncent, et pour préparer l’avenir.
Stéphane NICAISE, anthropologue
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