Toutes choses humaines mêlées

31 juillet 2006

Nos massacres dont celui de la Saint-Barthélemy prirent fin grâce à l’Edit de Nantes qui institua officiellement la paix et la tolérance religieuse... Voilà ce que notre Histoire peut nous rappeler. À partir de cette certitude, pourquoi ne pas chercher à retrouver celui qui contribue au règne progressif de l’Amour dans nos univers toujours en gésine ? Quand les volontés sont en convergence, il y a toujours un moyen de s’en sortir par le célèbre et trop oublié commandement "Aimez-vous les uns les autres...". Entre "hommes de bonne volonté" au niveau des représentations politiques adéquates, transcendant les conflits des religions, des sectes, etc... il est difficile de nos jours d’accepter de laisser franchir toutes "les lignes jaunes continues". Serait-il, là aussi, analogiquement, "interdit d’interdire" ? Laisserions-nous selon les intérêts du moment s’étouffer l’écho secret de la conscience humaine enfouie en chacun de nous : "ceci est bien, ceci est mal" ? (...)
S’il en est ainsi, n’aurions-nous pas besoin d’urgence d’une morale politique, d’un exécutif, d’un bon “machin” rapidement opérationnel pour garantir après sommation le droit absolu des nations et des peuples à “vivre ensemble” ? (...)
Après tout, chacun est libre de penser ce qu’il veut, comme il veut, mais assurément pas de s’exonérer de sa conscience d’humain ! De grandes consciences marquant l’Histoire nous ont opportunément rappelé, à nous gestionnaires* de la Terre et de l’Univers, que l’Amour du prochain reste le fondement de tout envol partagé vers un bonheur toujours désiré, amélioré et améliorable par approximations successives. Serait-ce le cas de Saint-Augustin qui n’a ni inventé, ni institutionnalisé l’esclavage et qui aurait tout compris à travers ces mots dans ses confessions, c’est-à-dire : aime et fais ce que tu veux... L’Amour dont il est question ici est au-dessus de tout, affirmait le Nazaréen dont Renan lui-même a pu retenir sans dérision : "Mille fois plus vivant, mille fois plus aimé, depuis ta mort que durant les jours de ton passage ici-bas, tu deviendras à tel point la pierre angulaire de l’humanité qu’arracher ton nom de ce monde serait l’ébranler jusqu’aux fondements". (...)
Pour ma part et sans un soupçon de prétention, je suis de ceux qui admettent qu’un peu de raison, beaucoup de raison n’est pas pour nuire au sentiment religieux. Bien au contraire ! Ce n’est pas être anti-laïque, autonomiste, socialo-communiste, séparatiste, mécréant etc... celui qui admet qu’une laïcité évolutive et bien comprise n’est exclusive d’aucune force morale qui concourt à la force de la nation et vers son excellence. Le tout sous l’empire des lois de la République dont la mission est de proclamer haut et fort notre idéal à concrétiser progressivement : Liberté. Égalité. Fraternité.
En terminant, je me permettrai de rappeler ces mots de Georges Duhamel : "Je respecte trop l’idée de Dieu pour la rendre responsable d’un monde aussi absurde". Alors, un souhait à l’adresse des puissants de ce monde ? Voici :
Essayons de trouver ensemble et non séparément une morale commune planétaire qui nous ouvre les voies de l’espérance dans l’appropriation progressive des richesses de l’univers pour tous.

Joseph Mondon
Les Avirons

* On ne peut pas être gestionnaire et contrôleur de sa gestion (Journ.offic.7 nov.1876, 1re col)


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