Un vrai travail, un vrai salaire et une vraie retraite

2 juin 2003

Le débat sur les retraites est sur le terrain politique de par la volonté présidentielle. Exit le dialogue social avec les organisations syndicales mais certainement pas avec "la rue" qui certes ne gouverne pas mais s’exprime de plus en plus fortement pour refuser une baisse du montant des retraites, un allongement de la durée des cotisations et la préservation du système par répartition.
Un vrai travail, un vrai salaire et une vraie retraite c’est ce que réclame FO qui pose au travers de la question de la réforme des retraites celle de la société qui sera celle de nos enfants demain. C’est la question de la répartition des richesses qui depuis plus de vingt ans favorise plus les actionnaires que les salariés.
Le projet Raffarin-Fillon-Chérèque rallonge la durée de cotisations de 37,5 annuités à 40 en 2008 et 41 en 2012. Cela signifie que pour avoir une retraite à taux plein, il faudra rester plus longtemps au travail, concrètement, cela veut dire que c’est la disparition de la retraite à taux plein à 60 ans.
Oui, bien sûr, on pourra toujours partir à 60 ans, mais alors il faudra accepter une baisse de revenus. On essaie d’opposer les salariés du public à ceux du privé afin d’éviter que ces derniers ne se mobilisent avec les fonctionnaires. Or ce sera pire pour les salariés du privé avec le passage à 41 voire 42 et plus, car les mesures Balladur sont maintenues.
On nous assène que, sans réforme, les régimes courent à la faillite. Le supplément économie du "Figaro" dans son édition du 14 mai chiffre le déficit des régimes jusqu’en 2040, qui sera de 124,1 milliards d’euros. On peut d’ores et déjà prévoir et répartir son coût sur les 37 ans à venir soit : 124 divisé par 37 ans = 3,4 milliards d’euros par an.
Sachant que le PIB pour 2003 est de 1.500 milliards d’euros, ces 3,4 milliards ne représentent que 0,22% des richesses crées par le travail et la sueur des salariés, et on voudrait leur faire croire qu’il est impossible de leur reverser 0,22% de plus et que les régimes sont en faillite ?
Quant au retour aux 37,5 annuités pour tous - public et privé -, cela représenterait 0,3% du PIB soit 4,5 milliards d’euros. Est-ce si difficile à trouver ?
Juste un rappel : 19 milliards d’exonérations en 2001… pour favoriser la création d’emplois ! La dette du Crédit lyonnais a coûté 120 milliards, la facture de France Télécom 70 milliards d’euros et on nous dit qu’il n’y a pas d’argent en France.
Il appartient aux salariés de prouver qu’ils sont capables de se mobiliser pour défendre leurs retraites. Grâce à cette mobilisation collective, nous avancerons sur la route du progrès.


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