“Une vérité qui dérange” : un film à voir absolument

2 novembre 2006

Les salles de cinéma de La Réunion diffusent actuellement le film documentaire de Davis Guggenheim intitulé “Une vérité qui dérange”. Ce film met en scène le combat d’un ancien Vice-président des États-Unis, Al Gore, pour faire prendre conscience à l’opinion publique internationale des effets globaux du réchauffement climatique.
Cette œuvre cinématographique est à voir absolument. En effet, toute notre planète est concernée par les effets désastreux de l’activité humaine depuis le début de l’ère industrielle. Celle-ci a mis aux mains de l’humanité les énergies fossiles (charbon, pétrole) que nous sommes en train d’épuiser en moins de deux siècles, alors qu’il a fallu à la nature des centaines de millions d’années pour les constituer.

Le film commence par l’image célèbre du clair de Terre, photo de notre planète prise depuis la Lune par la mission Apollo IX. Cette vue de la Terre fit naître la conscience écologique, d’après Al Gore. C’est la prise de conscience que notre planète est le seul lieu de l’espace que nous connaissons où nous puissions habiter, et que nous devons impérativement la préserver.
Cette prise de conscience conduisit à la première conférence des Nations-Unies consacrée à l’environnement en 1972, à Stockholm.

Le film parle un langage très simple. Il s’agit d’informer le grand public et non les scientifiques, dont personne de sérieux ne nie la réalité du réchauffement climatique et de ses effets.
Al Gore y tient le rôle d’un conférencier qui sait parfois être drôle malgré la gravité du sujet.
Graphiques à l’appui, il montre la relation qui existe entre l’augmentation globale de la température et le taux de CO2 dans l’atmosphère. Le CO2 ou gaz carbonique est un résidu de la combustion des énergies fossiles. Cette molécule absorbe le rayonnement solaire réfléchi par la surface de la Terre, et l’énergie retenue dans cette serre géante contribue au réchauffement de la planète.

Des images spectaculaires accompagnent ces graphiques et émeuvent encore davantage le grand public. Comme la fonte des neiges du Kilimandjaro, la fonte de la banquise dans l’océan glacial arctique, ainsi que la fonte des glaciers de l’Antarctique...
Cette fonte des glaciers bouleverse les grands courants océaniques, dont la circulation détermine les climats et par là même la production agricole à la surface de la planète.
Ainsi, la fonte des glaciers du Groenland perturberait le Gulf Stream, courant nord-atlantique qui adoucit le climat en Europe, et provoquerait une nouvelle glaciation.
Les effets du réchauffement climatique ne sont pas les mêmes selon les régions à la surface de la planète.
À La Réunion, nous aurions à faire face à des cyclones extrêmement violents, car la force des cyclones dépend de la température de l’eau des océans. Une élévation de quelques dizaines de degrés suffit, car les phénomènes sont non-linéaires, comme disent les scientifiques. Ils appellent cela « l’effet papillon ». Une variation de quelques degrés suffit à provoquer des phénomènes cataclysmiques.
La fonte des glaciers des pôles suffirait pour submerger des régions où vivent des centaines de millions d’êtres humains, comme le Bengladesh, dont la majorité des terres se trouve près du niveau de la mer.

Certes, depuis que la conscience écologique s’est éveillée, certains parlent de catastrophisme, de vision alarmiste, de grossissement démesuré des faits.
Al Gore répond avec humour à ce type de critique, en montrant une image animée où la Terre est mise en balance avec des lingots d’or.
Par là, il nous fait comprendre que ceux qui détiennent la puissance économique sur la Terre préfèrent sacrifier la majeure partie de l’humanité aux intérêts égoïstes d’une minorité, qui a fait de l’argent le dieu suprême de ce monde.

Le film dresse un bilan, mais ne pousse pas au désespoir. En effet, il est possible, en changeant les politiques économiques, sociales, énergétiques, environnementales et culturelles mais en aussi changeant nos habitudes de consommation, de renverser la machine à vapeur, comme on a pu le voir avec le trou de la couche d’ozone, qui a diminué suite à l’interdiction des CFC.
Comme Al Gore le souligne dans le film, il faut une volonté politique forte, capable de faire fléchir les intérêts de la classe dominante.
Il faut souligner enfin combien la Région Réunion est en avance dans son combat pour le respect du développement durable avec la mise en place de l’Agenda 21.

Bernard Pitou,
Vice-président du Cercle philosophique réunionnais


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