Une vieille idée neuve : le vitalisme ou « Quand mi tombe, mi lève ! »

17 août 2018, par Frédéric Paulus

Le développement de l’enfant, si je ne me trompe, a été étudié indépendamment de l’attraction terrestre, cette force gravitationnelle qui nous plaque au sol. Et si l’on transpose par empathie ce que peut ressentir le bébé, celui-ci subit cette force sans que nous en ayons pleinement conscience. C’est le pédiatre Alfred Grenier, en 1983, alors qu’il présentait ses observations lors du deuxième congrès mondial de psychiatrie du nourrisson à Cannes, qui déstabilisa mes perceptions fortement influencées par ma formation de psychologue ; et particulièrement par ce qui nous a été enseigné dans le cadre du développement génétique de l’enfant où les théories du psychologue Jean Piaget étaient la référence canonique. On peut se reporter à plusieurs vidéos sur YouTube (https://www.youtube.com/watch  ? v=VwWT08uT1_E) pour se familiariser avec les travaux de ce pédiatre.

On voit le praticien tenir la tête d’un bébé de quinze jours, assis sur les genoux du docteur. Le poids de la tête étant réduit du fait de cette tenue, minimisant ainsi la force de l’attraction terrestre, la motricité du bébé s’en trouve « libérée ». Celui-ci s’empare alors d’un objet placé devant lui avec élan et précision. Ce geste coordonné visuellement était considéré par Piaget comme possible uniquement vers 4 mois… C’est ainsi que ce pédiatre, en toute humilité, exposa une erreur d’appréciation dans les observations du grand psychologue. Grenier tente toujours de nos jours de convaincre la corporation des psychologues qui se seront référés de manière dogmatique à de telles observations erronées. Le fourvoiement de ces travaux était inévitable, les capacités perceptives du bébé étant influencées par une vision « adultomorphique » indépendamment des influences cosmiques. Or nous savons maintenant que l’intelligence de l’enfant est grandement visuelle (globalement sensorielle) et organique, qu’elle s’établit à l’insu du bébé (et de notre propre conscience !). C’est le fruit de la très longue sélection naturelle sur laquelle nous reviendront ultérieurement, où la physique (des particules et cosmique) devrait trouver toute sa place.

Une autre approche, pour se rendre compte des conséquences de la force liée à l’attraction terrestre, fut de constater le changement opéré au niveau de la physiologie des cosmonautes qui séjournèrent plusieurs semaines dans un environnement d’apesanteur ; lors de la conquête de la Lune et actuellement lors des séjours prolongés sur la station spatiale internationale (ISS). Les premiers revinrent sur terre avec de mégas œsophages générés par le péristaltisme exacerbé, leur bol alimentaire n’étant pas entraîné vers l’estomac comme c’est le cas sur terre. Ce qui montre la plasticité de la physiologie et… ses limites adaptatives. La stratégie qui est envisagée pour de longs trajets pour atteindre Mars, par exemple, serait d’imaginer un environnement en « empesanteur » afin que le corps des cosmonautes ne se déshabitue pas de l’attraction terrestre.

Mon ami le père Jean Cardonnel affectionnait particulièrement l’expression créole : « Quand mi tombe, mi lève ! ». C’est une manière d’évoquer les vestiges d’une réaction vitale qui prit le nom de « vitalisme » et semble devoir être ré-envisagée scientifiquement avec la physique quantique et cosmologique qu’Hubert Reeves ou Trinh Huan Thuan, notamment, appellent de leurs vœux.

Frédéric Paulus, CEVOI

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