
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
28 septembre 2009
« La réponse se trouve peut-être dans le choix intellectuel opéré par la MCUR (la Maison de la Civilisation et de l’Unité Réunionnaise) qui s’est assigné pour but de restituer aux Réunionnais la part immatérielle de leur patrimoine...
Celle là même que voulaient autrefois dissimuler ou contenir les murs de l’édifice colonial ». Geoffroy Géraud
La semaine du patrimoine a mis surtout en exergue ’les vieilles pierres’, ces bâtiments coloniaux, ces belles cases créoles construites à l’époque par cette main d’œuvre servile « exploitée dans des conditions que l’on arrive pas aujourd’hui à imaginer ».
Certes tous ces beaux bâtis font partie de notre patrimoine visible. Et il faut les préserver.
Mais faut-il croire que nous sommes encore dans l’ère de la colonisation des esprits ?
Quand on interroge une personne sur le mot patrimoine, la réponse immédiate se focalise sur un bâtiment, sur une architecture.
Cette première représentation mentale ne serait-elle pas liée aux nombreuses injustices historiques que nous devons continuer à réparer aujourd’hui ?
Le patrimoine, c’est la synergie de plusieurs éléments. Il est certes matériel, mais il est aussi immatériel.
D’abord, le patrimoine est imbibé par notre langue créole. C’est la première manifestation du génie d’un peuple qui a permis les échanges entre les différents peuples venus s’installer dans notre île. Ce patrimoine linguistique a construit notre identité réunionnaise.
Notre langue a favorisé cette belle création artistique, littéraire, musicale (le maloya, le séga).
Notre langue a permis la lutte qui se dessine dans toutes nos batailles remportées comme la liberté.
Notre patrimoine c’est notre histoire qui doit s’inscrire sur les tableaux de nos écoles républicaines. Le valoriser, c’est continuer à enseigner notre histoire et celle de la zone de l’Océan Indien de manière constructive et efficace.
Nos zancet, ce ne sont pas les Gaulois, ce sont les Malgaches, les Africains, les Asiatiques, les Européens... qui ont inscrit dans le paysage culturel réunionnais cette culture plurielle confondue dans cette belle cohésion harmonieuse. Ce "génie collectif réunionnais" se conjugue dans notre beau métissage patrimonial.
C’est à travers la MCUR (la Maison de la Civilisation et de l’Unité Réunionnaise) que nous pourrons continuer la promotion et la valorisation de notre patrimoine matériel et surtout immatériel.
Cette valorisation s’inscrit également dans la toponymie qui repère, restaure, fait connaître les lieux patrimoniaux. Nous avons encore plusieurs noms historiques à répertorier, à identifier à faire connaître, à honorer.
Nos rues, nos bâtiments portent des noms comme Sarda Garriga, Mahé La Bourdonnais, Michel Debré... Métissons notre patrimoine avec des noms qui ont marqué l’histoire de notre pays. Pourquoi ne pas à travers ce bel ouvrage d’art de qualité internationale (la route des Tamarins) bel ouvrage qui est le résultat de plusieurs années de luttes, de résistance, projet qui a subit de nombreuses critiques stériles dont le seul objectif était de diviser un peuple uni, célébrer les oubliés de l’esclavage, du marronnage ?
Rahariane, grande figure emblématique de ces femmes marronnes ayant rejoint son mari grand chef marron dans les hauts de l’île pourrait faire rayonner davantage le pont de la Ravine Trois Bassins.
Notre histoire est riche, notre patrimoine glorieux notamment le patrimoine immatériel. Il serait grand temps d’accorder une grande attention humaine, une véritable et juste reconnaissance publique à notre patrimoine immatériel. Et je fais allusion aux pratiques culturelles et cultuelles qui ont été bafouées voire diabolisées pendant la période esclavagiste.
Aborder le patrimoine c’est ouvrir un "kabary", pour parler sans honte, sans gène et dans la lumière de nos « servis zancet, malgas, kaf, … sous toutes ces formes.
A l’heure où on parle de grand projet d’unification culturelle, à l’heure où on reconnaît qu’il faut sonner l’heure de la réparation des injustices historiques pour être sur une nouvelle ligne de départ pour mieux construire durablement ensemble l’unité de cette belle île, continuons à valoriser ce patrimoine immatériel trop longtemps resté dans le silence et dans l’obscurité.
Cette réparation unitaire, équitable pourrait commencer par une meilleure considération, traitement de cette culture plurielle confondue dans toutes les religions qui s’inscrivent dans ce paysage architectural (mosquée, église, pagode chinoise, temples).
Continuant à réhabiliter nos calbanons en ruine, nos usines sucrières. Offrons aussi des lieux publics, des chapelles, des sanctuaires pour honorer tous nos zancet malgaches, africains.
Construisons des lieux pour ces servis qui rassemblent parfois plus de 200 personnes. Offrons à ces personnes dont leurs zancet ont été très souvent désidentifiés, désociabilisés, déshumanisés la possibilité de mieux se connaître, se solidariser, se fraterniser, se rencontrer.
C’est ce patrimoine qu’il faut aussi promouvoir, valoriser. Adopter une belle représentation d’une religion qui a été dans le fénoir, qui a été minorée pendant plusieurs siècles n’est pas évident.
Mais le temps est venu à l’heure où on parle de grand projet de valorisation de notre patrimoine, de « dépasser tous ces clichés esclavagistes et coloniaux qui perdurent à l’endroit de la religion des Noir » ( C- Rabesahala)
A travers la MCUR, préservons notre unité culturelle et cultuelle pour encore mieux construire et harmoniser cette belle terre réunionnaise entretenue par des zancet courageux. Après tout l’évidence de notre unité maillée dans la diversité traduit bien notre mieux vivre ensemble.
Aline Murin Hoarau, adjointe au Maire de Sainte Suzanne.
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