Vie chère, le Puy du fou Réunionnais, le golf et le casino

7 août 2023, par Paul Dennemont

Nous constatons chaque jour avec inquiétude la dégradation de notre pouvoir d’achat. Le sujet alimente les conversations. Mais, visiblement tout le monde n’a pas la même définition de « la vie chère » ou de « la pauvreté », et ne vit pas sur la même planète. Pour preuve, la folie des grandeurs de certains de nos politiques, plus particulièrement de nos maires et ce, en dépit du contexte. A croire même qu’ils sont atteints du syndrome d’Hubris.

À ce propos — et une fois n’est pas coutume — il est difficile de passer sous silence cette idée ingénieuse — de l’autre côté de la mer — d’Anne Hidalgo, la maire de Paris qui s’apprête à engloutir plus d’un milliard d’euros, juste pour pouvoir piquer une tête dans la Seine, dans trois zones de baignade, à partir de 2025. Cette bonne nouvelle va ravir sans doute les SDF et les sans-papiers qui vivent ou plutôt survivent sous les ponts avoisinants ou à proximité. Reste à savoir s’ils y auront droit.

Mais, revenons chez nous. Nos maires péi, lé pa plis, lé pa mwin . Eux aussi ont leurs folies. Certes, elles n’atteignent pas le milliard, et il n’y pas la Seine à La Réunion. Dieu merci. Pire, nos rivières sont asséchées, mais en dépit de notre « okisité », il y aurait encore quelques millions qui traînent dans les caisses. Ces trois exemples parmi tant d’autres en attestent :
Au Tampon, TAK s’entête à créer, à la Plaine des Cafres, « Le Puy du Fou Réunionnais », autrement dit le Parc du Volcan, chiffré initialement à 64 millions d’euros, malgré la protestation de la population qui s’amplifie et les problèmes auxquels sont confrontés la commune.
A Bras-Panon, la commune se bat pour l’implantation d’un golf de 18 trous, le premier dans l’Est, estimé à 13 millions d’euros, soit 730 000 euros le trou, sur un terrain de 50 ha ! La Mairie estimant que c’est une opportunité.
A Salazie, parlons-en. Ses deux cimetières sont saturés, plus de place pour nos défunts. La sécurisation de la RD 48 n’est toujours pas assurée, le Cirque risquant à tout moment d’être coupé du reste du monde, surtout à l’approche de la saison cyclonique. Les robinets dans le Cirque sont presque à sec, les canalisations vétustes datant de l’époque de feu André Fontaine, voire même de ses prédécesseurs Maurice Payet ou Raymond Vergès en 1940. Mais visiblement, ce ne sont pas les préoccupations de l’actuel maire qui rêve de l’implantation d’un Casino, sous le Cap de Bélouve ! Et ce n’est pas une plaisanterie.

Mais restons optimistes. S’agissant de la précarité, de la vie chère et de la pauvreté, il est presque sûr que nos maires aborderont ces sujets lors des passages ministériels prochains, sinon aux prochaines campagnes électorales.
Pendant ce temps, il y a encore quelques semaines, le PCR et ses militants s’indignant de la vie chère et de la baisse du pouvoir d’achat, distribuaient à travers l’île un tract réclamant une prime d’urgence pour les plus faibles revenus !

Paul Dennemont
PCR Saint-André

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  • Il y a des choses à faire, c’est sur, mais quoi d’urgent, d’utile ? Surtout pour le long terme et pas pour celui du seul mandat en cours. Devant les perspectives qui se préparent, il y a de quoi faire. Prenons l’exemple du sempiternel problème des transports et soyons utopique. Espérons qu’un jour, enfin, ils deviennent gratuits pour tous et toutes. C’est déjà une réalité, où ça ? En métropole, pardon, dans l’hexagone comme on doit écrire désormais. Pour au moins une trentaine de communes ! Les élus le savent, si ce n’était pas vrai, ils seraient les premiers à proclamer "citez-moi une ville qui le fait !". Il y a même un pays qui a fait de même : le Luxembourg depuis 2020 ! . Ici, reliant Ste Rose à St Joseph, il offrira du travail tant recherché par les jeunes diplômés, aussi bien pour la réalisation du réseau électrique maintenant, les ouvrages d’art, que la création des gares nouvelles, de la pose des caténaires, puis de la conduite des locomotives, de leur maintenance... Nous, c’est sur qu’une fois terminé, mis en service, on appréciera et fera rapidement oublier l’époque actuelle que l’on subit matin et soir. Ces pertes de temps, tous ces moteurs qui brulent du carburant, fument en projetant des micro particules cancérigènes. Ainsi les usagers, simples citoyens, scolaires, touristes seront fiers, nostalgiques aussi chez ceux qui auront connu le CFR. Sans oublier les marchandises, le fret comme on dit dans le milieu des transports, de la logistique. Osons rêver, et encourageons les décideurs à agir. Arthur.


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