Viol=crime

8 septembre 2006

Viol=crime, c’était écrit sur une des banderoles lors d’un défilé de l’UFR contre le viol d’une jeune Portoise dans les années 70. Le viol n’était pas encore considéré comme un crime par la loi française, le violeur était jugé en correctionnelle comme un voleur de voiture ou un petit escroc.Il a fallu la lutte de beaucoup de militants, majoritairement des femmes avec quelques hommes pour que le "violeur criminel" passe enfin devant la Cour d’assises avec la promulgation d’une loi en 1980.
Il faut le rappeler car la mémoire est courte de tous ceux qui sont plus prompts à critiquer les actions des organisations féminines qu’à défiler avec elles pour que les lois changent.
A l’UFR, nous dénonçons depuis 1974, dans nos réunions, nos
manifestations, nos assemblées générales, nos congrès, nos communiqués, toutes les violences commises sur les femmes : les insultes, les coups et blessures et le viol qui constitue la pire des agressions contre l’intégrité d’une personne. Nous, en tant que femmes comprenons mieux que personne toute l’horreur de cet acte barbare, la souillure qu’il laisse à vie dans le corps et l’âme de la victime.

Le viol a été subi, puis il faut avoir la force et le courage de le dénoncer, la force et le courage de supporter les regards malveillants des bornés, la force et le courage de continuer à vivre avec un souvenir répugnant.
Nous connaissons le calvaire enduré par toutes celles et ceux qui ont été violés : enfants, adultes, personnes âgées. Nous savons aussi hélas, que le viol est né en même temps que l’apparition de la vie sur la Terre. Depuis des siècles, la domination du fort sur le faible s’exerce sous toutes ses formes , par la force physique, les armes, l’agression sexuelle.
Le viol est un crime, c’est un fait de société, il serait temps que nos gouvernants s’en rendent compte. Il faut apprendre le respect de l’autre dès le plus jeune âge, il faut que cesse la disparité entre hommes et femmes. La femme n’est pas un objet de ménage ou de plaisir, la pornographie et la pédophilie ont pignon sur médias, le viol est une arme de guerre.
Comment arriver à une société où chacun respecterait le désir de l’autre, où la possession ne serait pas le but suprême ? Que chaque citoyen se sente concerné par ce nécessaire changement dans les mentalités et les attitudes, qu’il se forme des groupes de réflexion sur le sujet réunissant parents, enseignants, éducateurs, travailleurs sociaux, milieu médical, représentants de la police, de la justice, psychologues, sociologues, syndicats, partis politiques, associations, médias...
Que tous ceux qui ne veulent plus que les crimes de moeurs envahissent les sessions des assises, se lèvent pour dire le viol est un crime, nous en avons assez, Malraux a dit "La politique c’est mettre la force au service des rêves et non les rêves au service de la force" faisons tout pour que notre rêve d’une société sans violence ne demeure pas au stade de l’utopie.

M. H. Berne


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