Virapoullé, un peu de sérieux

18 avril 2003

Le débat télévisé du mardi 15 avril nous a permis de confirmer que les années passent mais qu’un certain homme politique reste égal à lui même. Les citoyens réunionnais n’ont pu assister au spectacle des coulisses avant l’entrée des artistes dans l’arène médiatique. Dommage ! Eh oui, aussi surprenant que cela paraisse, c’est la première fois que j’ai pu voir cet homme politique aussi agité et rempli de peur. Le téléspectateur, lui, a vu autre chose. Mais la réalité est là. Vira a peur !
Plus de 20.000 personnes se sont mobilisées, naturellement, pour défendre des valeurs, des principes et une certaine idée de l’Éducation, celle qui est nationale, et des services publics. Vira, lui, avec tous les appareils communaux et financiers à sa disposition, n’a rassemblé que 10.000 contre la bidép (après avoir été pour cette réforme et après en avoir fait un « préalable » à la constitution d’une majorité au Conseil régional - NDLR).
Vira ne connaît que le rapport de forces. Le citoyen, lui, côtoie chaque jour la réalité du terrain :

- Des écoles primaires dans un état lamentable, tant au niveau du bâti scolaire que du matériel scolaire à la charge des communes.
- Dans une certaine commune, les factures téléphoniques n’étant pas régularisées, les lignes ont été coupées. De ce fait, les enseignants ne peuvent contacter les parents et les informer, en particulier avec le mouvement social actuel.
- Comment recrute-t-on les personnels non-enseignant, avec un statut précaire, chargés d’encadrer les enfants dans les écoles ?
- Quelles formations leur propose-t-on pour leur permettre d’être de vrais professionnels et accompagner efficacement l’enfant ?
- N’est ce pas l’État que sollicitent nos élus pour réhabiliter les écoles ?

Ce soir du 15 avril, Vira a enfin pris conscience des chiffres de l’académie. Il peut s’en féliciter car cela fait plus de 30 ans qu’il est un élu réunionnais. Est-il conscient qu’à travers ces chiffres, il s’accorde une très mauvaise note - 4 sur 20 -, qui met en évidence le bilan négatif de sa carrière politique ?
En effet, il n’aura pas su contribuer efficacement à améliorer et à adapter les structures - en particulier celle de l’éducation - que ces ancêtres lui ont léguées.
Le gouvernement veut transférer une première partie du personnel de l’Éducation nationale vers les collectivités. Avec les lois de décentralisation des années 80, la Région a hérité des lycées et le Conseil général, des collèges. De fait, les élus de la Région et du Département ont leur place dans les Conseils d’administration des établissements scolaires du second degré. Combien y sont présents et jouent pleinement leur rôle dans notre communauté scolaire ? Les rattrapages en moyens humains évaluées par l’État ont ils été réalisés ? Notre Région et notre Département sont-ils assez riches pour pallier l’absence de l’État ? Nos familles sont-elles prêtes à payer plus d’impôts ?
Le débat actuel se résume en deux points : accepter le projet de société ultra libéral proposé par Raffarin, dont les principes de base seront la gestion et le rendement, ou défendre notre société républicaine avec les valeurs républicaines que nous ont légués nos grands-parents, parents…


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