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17 novembre 2006
1825, les négriers déposaient les esclaves venant d’Afrique et de Madagascar et repartaient en Inde embarquer des esclaves indiens.
Quatre ans plus tard, en 1829, les propriétaires de la colonie sont officiellement autorisés par l’administration française à aller en Inde pour recruter des travailleurs, en leur faisant signer un contrat d’engagement. Mais les colons ne respectent pas les conditions fixées par le contrat. C’est ainsi que de nombreuses plaintes pour non-paiement des salaires et mauvais traitements sont déposées par les Indiens.
Il faut souligner que les Indiens qui arrivent dans la colonie sont des sujets de sa Majesté Britannique. C’est ainsi que le gouvernement anglais, après examen des plaintes, intervient auprès du gouvernement français et suspend cette migration vers Bourbon de 1839 à 1849.
Le 20 décembre 1848, l’esclavage est aboli à Bourbon qui reprend définitivement son nom d’Ile de La Réunion. Les esclaves sont devenus libres, mais ils sont soumis à des contraintes de travail. Beaucoup d’entre eux meurent de faim, de maladie, d’alcoolisme ou s’entretuent
Une parenthèse : il est grand temps, en ce 21ème siècle, comme le souhaite le Président de la Région, de retrouver les sépultures de ces esclaves qui ont tant donné dans cette île, afin de leur rendre un hommage mérité.
Devant la crise économique que traverse l’île en 1849, les autorités françaises ont de nouveau recours aux engagés indiens. Vers 1852, ces travailleurs arrivent en nombre de plus en plus croissant. Ils viennent avec beaucoup d’espoirs, parce qu’on leur a fait miroiter que l’ile de La Réunion est “un eldorado” où le bonheur est à portée de main.
Le plus grand nombre vient de l’état Tamil Nadu dans le Sud de l’Inde, ils embarquent à la côte des Malabars. Ainsi, sur la carte d’embarquement, il y a le cachet “Inde, côte des Malabars”. Voilà pourquoi, pendant des décennies, les Indiens de La Réunion étaient appelés “Malabars”. D’après les registres qui figurent aux Archives Départementales, ces Indiens se classent en trois catégories : Indiens hindouistes, Indiens catholiques et Indiens musulmans.
Qu’est-ce qui se passe de l’Inde du Sud à l’Île de La Réunion ?
Sur les bateaux qui les conduisent à La Réunion, les ex-esclavagistes commencent déjà à les traiter en esclaves : les révoltés sont mis en prison ; les malades sont à peine soignés, ou pour éviter des épidémies, jetés par-dessus bord ; on sépare les membres d’une même famille.
Les survivants débarquent tous au Lazaret, lieu hautement historique.
En août 2000, lors de la première Conférence Internationale des Archéologies de l’Océan Indien, nous avons, avec Jean-Régis Ramsamy, fait visiter l’intérieur de ce Lazaret. Les deux archéologues indiens, L. S. Rao et Satyamurthy, ont affirmé que l’intérieur était une prison où les récalcitrants étaient enfermés, voire tués. Ceux qui sont morts sont enterrés sur place tandis que les valides sont allés peupler les calbanons autour des usines sucrières. Le calbanon de Bel-Air Sainte-Suzanne est significatif. Le G.R.A.H.TER (Groupe de Recherches sur l’Archéologie et l’Histoire de la TErre Réunionnaise) et Sudel Fuma détiennent les noms de ces engagés.
Le Lazaret doit être restauré d’une manière historique, scientifique, ethnologique et archéologique. Il est tout à fait anormal que cette restauration soit exécutée par des personnes qui n’ont qu’une formation primaire et qui vont effectuer un travail “gros doigt”.
Revenant à l’époque après 1852. Devant l’hostilité grandissante des Britanniques qui ne tolèrent pas les abus des colons Réunionnais à l’égard des Indiens, le gouvernement français doit négocier avec eux.
Une convention est signée en 1860 entre les gouvernements français et anglais, fixant les règles à respecter pour garantir les droits des sujets britanniques. Des problèmes d’ordre économique ayant cours à la même époque en Inde et la promesse d’une vie meilleure ailleurs incitent les Indiens à quitter leur pays pour l’Ile de La Réunion. Le rêve de ramener de l’argent à leurs familles restées aux villages les encourage à s’engager.
Vers 1870, on assiste à une baisse de la production sucrière. Des colons sont ruinés. Le courant migratoire diminue.
Les mauvais traitements perdurant contre les Indiens, et les accords franco-anglais n’étant toujours pas totalement respectés, le gouvernement britannique décide d’interdire définitivement cette migration le 11 novembre 1882.
De 1826 à 1883, plus de 66.000 Indiens, venus principalement du Sud de l’Inde, ont été recrutés comme engagés à l’ile de La Réunion. Sur ce nombre, très peu d’immigrants étaient originaires du Nord de l’Inde.
Du début du peuplement à la fin du 19ème siècle, plus de 100.000 Indiens sont venus dans l’île.
124 ans après, ce 11 novembre 2006 doit être une date importante pour ceux qui ont souffert physiquement et spirituellement en quittant leur Inde natale.
Nous devons garder en mémoire constamment cette souffrance en leur rendant hommage, car ils nous ont transmis, de génération en génération, leur savoir-faire.
Si La Réunion est ce qu’elle est aujourd’hui, n’est-ce pas en grande partie grâce à eux ?
Marc Kichenapanaïdou
Président du G.R.A.H.TER
(Groupe sur l’Archéologie
et l’Histoire de la TErre Réunionnaise)
Email : [email protected]
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