Y a-t-il une politique sportive à Sainte-Marie ?

6 juin 2006

Notre collectivité sainte-marienne, comme la totalité des autres communes de l’île, a pour responsabilité de mettre en place les moyens et les structures permettant à la population de pratiquer un sport. Au-delà du premier aspect lié au développement personnel, le sport doit être envisagé comme un moyen de construire la citoyenneté, comme un outil pour bâtir un projet professionnel et éventuellement comme un axe de développement économique. Qu’en est-il à Sainte-Marie ?
Si nous prenons comme point de départ l’accompagnement direct - c’est-à-dire financier - de notre collectivité aux acteurs sportifs de la commune pour l’année en cours, le constat est tout simplement hallucinant : sur les 396.000 euros de subventions allouées aux différents clubs sportifs de la commune, 342.700 euros vont aux clubs de football dont 260.000 pour un seul club ! Le solde, soit 53.300 euros, est ensuite réparti entre les 23 clubs proposant d’autres disciplines. Comment dès lors ne pas réagir face à cette répartition inéquitable ?
Est-il normal que le football perçoive à lui seul 7 fois plus de subventions que l’ensemble des autres sports réunis ? Est-il cohérent qu’un club de football touche 50 fois plus de subventions qu’un club de natation ayant un plus grand nombre de licenciés ? Il est inutile d’être grand sorcier pour affirmer que non ! Cette répartition financière est manifestement aberrante dans son contenu même. À quoi est utilisé réellement tout cet argent ? N’y a-t-il pas d’autres choix à effectuer ? Les Saint-mariens peuvent-ils se satisfaire d’une telle répartition des fonds publics ?
Plus techniquement, l’attribution des subventions municipales est-elle opérée sur la base d’une procédure cohérente ? Non ! Les demandes de subventions ne font pas l’objet d’un examen attentif par les responsables municipaux : les comptes de bilan et de résultat, les rapports moraux, les projets associatifs annuels soutenus par des budgets prévisionnels ne sont pas étudiés.
Que font les élus en charge de ce dossier ? Y a-t-il un service des sports digne de ce nom ?
Le constat ne s’arrête malheureusement pas à ces seuls éléments. Les infrastructures sportives de la commune appellent aussi quelques remarques. Le Conseil municipal a inauguré en grande pompe le complexe sportif de Flacourt : ce fut un instant “effet-maire” qui faisait suite à une interminable réalisation de ce site liée à une multitude de problèmes techniques et administratifs. Dès lors, au vu de l’état de délabrement avancé de cette structure toute neuve et pas totalement achevée, nous sommes en droits - contribuables de la commune - de nous demander si ce projet n’était pas trop ambitieux pour la mairie.
Les coûts induits par ce site (réparations, entretien, personnels) n’ont pas été réellement envisagés comme l’avoue M. Lagourgue lui-même dans le n° 33 du Journal de Sainte-Marie (juin/juillet 2005) : "l’aide que nous avons obtenue pour le réaliser (Flacourt), nous ne l’aurons pas pour son entretien qui incombera aux seules finances communales". Ceci nous prouve donc que la réalisation de ce complexe n’a pas été précédée d’une réflexion menant à un projet sportif à moyen et long terme. Cette infrastructure coûteuse a été réalisée pour masquer l’absence de politique sportive municipale : encore un exemple qui montre que l’action de nos élus se limite à une gestion à court terme plutôt qu’à la mise en place d’un véritable projet.
Pour conclure, nous dirons que les habitantes et les habitants de Sainte-Marie ne peuvent plus se satisfaire de cette gestion démagogique, d’à peu près techniques et d’incohérences administratives et financières. Aussi, pour l’avenir, nous appelons nos concitoyens à faire de meilleurs choix quand ils iront dans l’isoloir décider du sort de leur commune.

Olivier Collin Dufresne
président du Mouvement Républicain


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus