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« J’ai été élevé avec la haine du fascisme et la nécessité de toujours faire front à l’oppression »
26 août 2024, par
Il y a 80 ans, jour pour jour, le 24 août 1944, le jeune résistant Léon Landini, des Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre Immigrée (FTP-MOI), s’échappait de prison et prenait la tête du bataillon Carmagnole pour donner le coup de grâce à l’Occupant nazi. Vous trouverez ci-dessous une courte biographie et un lien vers l’entretien en cinq épisodes que j’ai réalisé avec lui il y a quelques mois à l’Université Numérique de La Réunion.
Issu d’une famille de réfugiés politiques italiens ayant fui le régime de Mussolini, Léon Landini est né en 1926 à Saint-Raphaël, dans le Var, et a été marqué dès son plus jeune âge par les luttes de ses aînés contre l’oppression. Son père, Aristide, s’était lui-même soulevé dès son adolescence contre les abus du comte local dans le petit village toscan de Roccastrada. Pourchassé par les milices fascistes en raison de son engagement politique communiste, il décide de s’exiler en France, la patrie de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité, et y fait venir sa famille afin de recommencer une nouvelle vie.
Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate et que la France collaborationniste du maréchal Pétain décide de trahir le pays et de déposer les armes, toute la famille Landini rejoint le seul camp auquel elle a toujours appartenu : celui de la résistance à l’asservissement. Face à l’Occupation italienne du Sud de la France, les Landini prennent les armes pour défendre l’idéal de la liberté. Le jeune Léon, alors âgé de 16 ans, participe à ses premières actions sous l’égide de son grand frère Roger, un militant aguerri dans la lutte. En 1942,il adhère au Parti Communiste clandestin et s’engage avec tous les siens dans la Résistance au sein des Francs-Tireurs et Partisans de Main d’œuvre Immigrée (FTP-MOI). Il contribue à plusieurs actes de sabotage dans le Var ainsi que plusieurs attaques contre les troupes ennemies. Repéré par les autorités, il est contraint de quitter la région et de rejoindre le maquis en Creuse.
En 1944, son frère Roger, vétéran chargé d’encadrer les jeunes combattants dans la région lyonnaise, décide de le faire venir à ses côtés afin de prendre part à la guérilla urbaine contre les Nazis. Lyon est alors l’épicentre de la Résistance. Il participe à de nombreuses « patrouilles en ville », dont l’objectif est d’exécuter tous les soldats allemands croisés en chemin. Il sera marqué à vie par ces opérations, car « quitter la vie à un homme n’est pas humain ».
Le 25 juillet 1944, il est arrêté par la police française, puis remis à la Gestapo, alors dirigée par « le boucher de Lyon », le tristement célèbre Klauss Barbie. Il est brutalement torturé, tout comme nombre de ses camarades, et manque d’y laisser la vie. Les sévices subis, dont certains infligés par Barbie lui-même, lui laisseront des séquelles permanentes et lui valent aujourd’hui le statut Grand mutilé de guerre, d’Interné de la Résistance ainsi que la Médaille de la Résistance. Un mois plus tard, au départ des Allemands, il réussit à s’évader de prison et prend la tête d’une brigade de près de 150 résistants jusqu’à la Libération.
À la fin de la guerre, après une longue convalescence à l’hôpital, Léon Landini rejoint sa famille dans le Var avant de décider de s’installer à Paris avec son épouse. Fuyant les honneurs et les places convoitées, il travaille dans la restauration collective tout en militant assidûment au sein du Parti communiste français. En 2004, face aux renoncements du PCF dirigé par Robert Hue, il décide à contrecœur de quitter le parti, afin de rester fidèle aux idéaux de la Résistance et à la mémoire de ses camarades tombés au combat. Il fonde alors le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) dont il devient le président. Officier de la Légion d’honneur, Léon Landini est également président de l’Amicale des Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre Immigrée et président de l’Amicale des Bataillons Carmagnole-Liberté. Il est l’un des rares étrangers à avoir reçu une décoration de l’Union soviétique pour actes de bravoure au sein de la Résistance.
Au cours de ses conversations, à la veille de ses cent ans, Léon Landini revient sur son extraordinaire épopée familiale initiée dans un petit village italien. Il évoque le combat de ses parents, l’exil forcé pour fuir le fascisme, l’arrivée en France, l’installation dans le Var et le militantisme communiste. Il partage ses souvenirs glorieux dans la Résistance et rappelle aux jeunes générations que le verbe « résister » doit toujours se conjuguer au présent.
Épisode 1 : https://www.youtube.com/watch?v=WsA6yY_Z584&t=480s
Épisode 2 : https://www.youtube.com/watch?v=gwm7jN5dqxM&t=54s
Épisode 3 : https://www.youtube.com/watch?v=0oC1eLganzk
Épisode 4 : https://www.youtube.com/watch?v=8JazuPofEo4&t=185s
Épisode 5 : https://www.youtube.com/watch?v=7IXE3edzrbQ
Salim Lamrani
Professeur des universités
Université de La Réunion
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