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par le Dr Raymond Vergès

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Que faire des jeunes bacheliers ?

L’instant éducation

vendredi 21 juin 2013


Alors qu’il y a 69% de jeunes de moins de 25 ans, sortis du système scolaire, qui sont au chômage, près de 10.000 nouveaux vont débarquer dans à peine un mois. Quelles ouvertures ? Quelles perspectives ? La fuite des cerveaux ou la recherche de solutions ?


L’après-bac : il est crucial de le préparer afin de réaliser dans les meilleures conditions sont projet de vie.
(photo d’archives Toniox)

Ce lundi 10.752 élèves de terminale se sont présentés à l’épreuve de philosophie ou de français selon qu’ils passent le baccalauréat général ou professionnel. Si comme l’année dernière ils sont plus de 80% à réussir à cet examen, ils seront 8.600 nouveaux bacheliers sur le marché de la formation ou de l’emploi. On n’arrête pas de tirer la sonnette d’alarme : « 30% de la population active au chômage » ; « 69% de jeunes de moins de 25 ans, sortis du système scolaire » ; « marché du travail bouché » ; « pas ou peu de formation » ; « aucun grand chantier créateur d’emploi »… À force de le dire, les jeunes et la population ont fini par connaître la leçon par coeur. Mais, sérieusement, quelles perspectives disposent-ils pour s’en sortir ?

8.600 nouveaux bacheliers sur le marché de la formation ou de l’emploi

Alors, depuis quelques jours, on voit se profiler sur les sites, les réseaux sociaux ou dans la presse, un nouvel état d’esprit : la réussite passe par la fuite du pays ! Il faut partir même si se profile l’idée de ne plus pouvoir revenir un jour. Il faut partir, voilà la solution toute trouvée. Mais où ?

Bien sûr, il est toujours enrichissant de partir un jour, d’apprendre en voyant autre chose quand il s’agit d’un choix réel et réfléchi. Mais est-ce toujours le cas quand c’est un choix par défaut ?

Quand nos jeunes partent pour un projet personnel et professionnel bien défini, c’est tout à fait louable, mais quand un jeune réunionnais quitte son pays parce qu’il n’a pas arrêté d’entendre dire que même avec un diplôme on ne réussit pas à La Réunion, alors c’est du gâchis.

Et pourtant, des solutions existent. S’il y avait une réelle volonté politique à La Réunion et en France. Le PCR a déjà rendu publiques ses propositions en faveur de l’embauche des Réunionnais.
- L’observatoire de la formation et de l’emploi,
- le moratoire dans la fonction publique, le passage obligé par le Pôle emploi pour toute nouvelle embauche dans le privé et à compétences égales, la priorité aux Réunionnais.

Toutes ces propositions peuvent être réalisées immédiatement et seraient à l’origine de l’embauche de milliers de jeunes, de quoi désemplir les listes de Pôle emploi.

Ce n’est qu’une question de solidarité. Dans le passé, des hommes politiques ont su imposer l’embauche des jeunes Réunionnais. Arrêtez le bavardage et passez à l’action !

Le créole à l’école : le bon sens finit par triompher

Une langue ignorée. Lors de son bref passage à La Réunion la ministre déléguée à la Réussite éducative a plébiscité la prise en compte de la langue maternelle pour l’apprentissage du français et, «  des autres langues » , a-t-elle ajouté. C’est un soutien de poids à la lutte menée par tous ceux qui ont toujours prôné le respect de l’enfant Réunionnais, ceux qui militent contre la mutilation linguistique et psychologique de l’enfant. Depuis très longtemps, les textes officiels préconisent de mettre « l’enfant au cœur de ses apprentissages ». Le bon sens a fini par l’emporter. Que l’on se mette au travail !

L’augmentation des classes bilingues français-créole : un pas en avant, deux en arrière

L’une des solutions initiées à l’île de La Réunion pour faire face au public d’enfants créolophones est la création de classes bilingues. À son arrivée, l’actuel recteur avait aussi félicité cette pratique et parlait en faveur de l’ouverture de nouvelles classes ( voir Témoignages du mercredi 13 février 2013 ). Le repli constaté est inadmissible. La déclaration de la ministre devrait conduire l’administration à se ressaisir.

Julie Pontalba


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