Gérard Masson, président de la Fédération française d’handisport

« 20% de la population sera dans une situation de mobilité réduite »

3 mars 2009

Au cours des prochaines décennies, La Réunion vivra une transformation démographique importante. Sa population vieillira, ce qui impose de réfléchir dès maintenant à l’accessibilité de la Ville pour tous.

Gérard Masson, quel est l’objectif principal de votre visite dans notre île ?

- Lorsque j’ai été élu voici deux ans à la présidence de la Fédération, je m’étais engagé à visiter tous les comités régionaux. C’est aussi l’occasion de rencontrer Olivier Magnan de Bellevue et son équipe.
Je suis venu voir, écouter et rencontrer des associations et des institutions. J’ai déjà rencontré la Région, le Département, la DDJS, le CROS et la Mairie de Saint-Benoît. Je visiterai d’autres municipalités.
Comme tous les comités, La Réunion a une particularité, et elle a des idées à apporter.
À La Réunion, le handisport se développe, notamment avec l’arrivée de personnes sourdes et malentendantes.

Qu’est-ce qui pourrait permettre à la pratique sportive de se développer davantage à La Réunion ?

- Ce qui tape à l’œil à La Réunion, ce sont les possibilités offertes par les sports de pleine nature. Au niveau national, le handisport, ce sont 20.000 pratiquants, 4.000 licenciés et 300 athlètes de haut niveau. Cela veut dire que 20.000 personnes font du loisir et sont demandeuses d’activités de pleine nature.
Pour développer ses pratiques, nous pouvons nous associer avec le Comité régional de randonnée.
Le développement des sports de nature à La Réunion, c’est la particularité de l’île.
Nous souhaitons également développer la pratique de la pétanque.

La Réunion se situe en pleine transition démographique, ce qui veut dire beaucoup d’équipements à construire. Pensez-vous que cette situation puisse être un atout pour faire des villes réunionnaises des villes accessibles à tous ?

- Oui, si celles et ceux qui ont la responsabilité de ce développement commencent à œuvrer dans ce sens.
Aujourd’hui, une fille qui naît a une chance sur deux d’être centenaire. Ce qui veut dire que dans cent ans, ceux et celles qui ne se seront pas souciés de l’accessibilité nous auront conduit dans le mur.
Lorsqu’ils étaient ministres, Marie-George Buffet et Jean-François Lamour nous ont apporté leur soutien en mettant en évidence un fait : ne travaillons pas pour le handicap, mais pour l’ensemble de la population.
La Réunion compte aujourd’hui 800.000 habitants, 1 million bientôt. 20% de cette population sera dans une situation de mobilité réduite, du fait de son vieillissement.
Nous conseillons aux élus de mettre en place dès maintenant une commission accessibilité comprenant des personnes ayant des handicaps différents, et des personnes valides. Il faut éviter de commettre des erreurs irréversibles, et l’accessibilité, ce n’est pas forcément une question d’argent, mais c’est une question qui concerne toute la population.

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus