
C’était un 30 juin
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Hervé Gaudex, président de la Chambre syndicale des bureaux d’études techniques et ingénieurs-conseils de La Réunion
9 septembre 2009, par
70 à 80% de l’activité des bureaux d’études vient de la commande publique. Depuis l’an dernier, ce secteur est touché de plein fouet par la remise ou l’annulation de chantiers. L’activité a diminué de 40%, ce qui a entrainé la mise au chômage de 25% des salariés des bureaux d’études. Le président du SYNTER, Hervé Gaudex, apporte un éclairage sur cette situation.
Quelles mesures avez-vous mis en place pour faire face à la baisse de votre activité ?
- Nous subissons les effets de la crise et de changements à la suite des Municipales. Nous avions des contrats signés, entre 8 et 12 par bureaux d’études, ils étaient dans nos carnets de commandes. Et on a vu ces projets glisser de semaine en semaine sans que l’on nous dise qu’ils étaient annulés. Nous avons donc maintenu les moyens humains.
Au bout d’un moment, nous avons dû prendre des dispositions, car l’activité a diminué de 40% : prise de congés payés, chômage partiel et licenciements. Trois confrères ont été mis en liquidation. Les effectifs ont diminué de 25%. Nous voyons aussi diminuer les appels d’offres. Nous nous inquiétons pour 2010. Et si cela ne repart pas, la chute d’activité pourrait atteindre 50%.
Dans quelle mesure le tram-train pourra-t-il relancer votre secteur ?
- Il faut tout d’abord tirer les enseignements du chantier de la route des Tamarins qui a eu un impact quasi-nul au niveau des bureaux d’études locaux. Cela concernait notamment de gros ouvrages d’art et nous n’avons pas des références comparables aux gros bureaux d’études extérieurs qui ont été retenus. Mais pour le reste, nous avions les références suffisantes en terrassement, déblais, etc… Pour la route du littoral bis, nous craignons la même chose car ce sont de très gros ouvrages d’art.
La tendance est de faire des consultations englobant les études et les travaux. Résultat, ce sont les bureaux d’études internes aux entreprises qui font l’ingénierie. Mais à la différence d’un bureau d’études indépendant, une structure intégrée à l’entreprise va d’abord penser au profit de l’entreprise avant de travailler pour l’intérêt collectif. Nous sommes dans une approche opposée.
À la différence de la toute du littoral bis, le tram-train est une multitude de petits aménagements, ce sont autant de petites infrastructures qui nécessitent des études au niveau d’un quartier. Il faut donc bien connaître La Réunion et les Réunionnais, ce qui n’est pas le cas des bureaux d’études métropolitains qui viennent en mission avec des équipes de "mercenaires". On a donc plus de chances de faire du travail convenable avec des bureaux qui connaissent bien les quartiers.
De plus, le groupement retenu pour le PPP, Colas-Bombardier, intègre la GTOI. La GTOI fait souvent travailler des bureaux d’études de La Réunion.
Quelles sont les autres menaces qui pèsent sur votre secteur ?
- Nous subissons trop de types de concurrence peu loyale.
Tout d’abord, nous ne sommes pas une profession protégée. Des structures se montent sans ingénieur et donc viennent proposer 70% en dessous de notre tarif. Avec la crise, certaines collectivités les retiennent. Or, pour une telle économie, les clients s’exposent à des défaillances au niveau des études et des prestataires.
Ensuite, nous sommes concurrencés par des services de l’État qui se positionnent comme maîtres d’œuvre. C’est ce qui s’est passé par exemple pour l’extension de l’aéroport de Gillot. Ces services peuvent présenter des tarifs inférieurs aux nôtres pour la simple et bonne raison que toutes leurs charges sont payées par le contribuable (salaires, loyer, véhicules…).
Enfin, il existe des bureaux d’études à La Réunion qui sont la tête de pont d’un réseau européen qui peut présenter des références internationales. Ils peuvent être meilleur marché que nous car ils font produire en Roumanie ou en Hongrie, où le prix de la main d’œuvre est beaucoup moins élevé.
Mais ce n’est pas nouveau. Nous avons déjà eu des architectes qui faisaient produire des plans à Madagascar, où les salaires étaient 40 fois inférieurs.
Les prix que nous proposons comprennent 55% de masse salariale, 10% de frais fixes et d’autres charges. Mais maintenant, au lieu de faire une marge bénéficiaire de 10%, c’est une marge déficitaire de 25%.
La principale inquiétude, c’est cette sous-enchère pour emporter les marchés. D’autant plus qu’avec la mondialisation, on a une perte des repères économiques même chez certains donneurs d’ordre. Un produit peut baisser de 10 fois sa valeur originale. Mais il faut comprendre que les études, c’est différent.
Le plus grand risque, c’est une mutation des bureaux d’études indépendants vers des bureaux d’études intégrés dans les entreprises. Mais ce n’est plus la même chose. L’indépendant sera plus à même de défendre l’intérêt public et celui du maître d’ouvrage, alors que l’intégré est justement intégré dans une stratégie d’entreprise.
Propos recueillis par M.M.
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