Yolaine Costes, élue à l’Etang-Salé et à la CIVIS

« Dans des moments ou des situations de crise, il faut des mesures exceptionnelles »

5 décembre 2008

Deux élus sont venus hier rencontrer les terrassiers en difficulté qui manifestent depuis plusieurs jours au rond-point du Sacré Cœur à La Rivière des Galets : Raymond Lauret et Yolaine Costes, une élue du Sud, par ailleurs ancienne présidente de la Ligue de basket. La crise que rencontre La Réunion n’épargne personne, et elle appelle à l’union la plus large pour trouver des solutions. Et parmi celles-ci, Yolaine Costes appelle les parlementaires à mettre en place des mesures exceptionnelles dans les procédures d’appel d’offres pour permettre aux entreprises réunionnaises de passer le cap de la crise.

Yolaine Costes appelle les collectivités à se mobiliser pour informer les entreprises du BTP des projets à venir, afin qu’elles puissent anticiper sur les futurs appels d’offres.
(photo M.M.)

Yolaine Costes, vous êtes venue rencontrer les terrassiers qui manifestent à La Rivière des Galets, qu’est-ce qui motive votre démarche ?

- J’ai été alertée par le problème des entrepreneurs. De par mon métier (médecin), je vois les difficultés sociales de la population.
Je m’investis pour qu’au niveau de l’aménagement du territoire, nous apportions une réponse à cette demande sociale.
Aujourd’hui au rond-point du Sacré Cœur, les manifestants nous demandent de les aider à travailler.

Que comptez-vous faire après cette rencontre ?

- Je vais relayer les informations données par ces chefs d’entreprise à la CIVIS, aux autres élus.
On a le début de la crise mondiale qui s’exprime à La Réunion. À ceci s’ajoute une situation conjoncturelle à La Réunion marquée par la fin de grands travaux. Après les élections, des changements de majorité ont eu lieu, et des chantiers prévus ont été annulés. Je pense que nous connaîtrons des moments difficiles pendant un an, voire un an et demi.
Le temps est venu que les grands travaux redémarrent.

Quelles sont vos propositions ?

- Elles sont de trois ordres.
Tout d’abord, mobiliser le monde politique pour que les entrepreneurs soient informés du planning prévisionnel des marchés publics, et de la mise en route des chantiers.
Ensuite, il est important que les petites entreprises se fédèrent pour répondre aux appels d’offres.
Je pense également qu’il est important d’obtenir un moratoire sur le paiement des charges. Les entrepreneurs nous l’ont bien dit ce matin, leur priorité est de payer les salaires. Mais s’ils ne sont pas à jour de leurs cotisations, ils ne peuvent pas soumissionner à un appel d’offres.
Sur le plus long terme, une mobilisation parlementaire doit avoir lieu pour prendre en compte dans la procédure d’appel d’offre le fait que nous sommes sur une île.
Avec la législation actuelle, on constate que des entreprises viennent de l’extérieur avec un matériel amorti, alors que les sociétés locales doivent encore payer les crédits qu’elles ont contractés pour s’équiper. Nos entreprises ont des outils de travail et ne peuvent pas les exploiter. Cela ne favorise pas l’entreprenariat local.
Dans des moments ou des situations de crise, il faut des mesures exceptionnelles.

Propos recueillis par M.M.

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