Kévine Frédérique Baraka, auteure amatrice :

« Dans mes petites veines ruisselle un arc-en-ciel »

14 janvier 2009, par Jean Fabrice Nativel

Faisons connaissance avec Kévine Frédérique Baraka, auteure de “À fleur d’une île... La Réunion”.

“À fleur d’une île... La Réunion” est une “composition” de textes sur l’Ile de La Réunion. Que racontent vos écrits ?

- Mes écrits tentent de raconter La Réunion comme je ressens cette île. “Tentent” car ce serait prétentieux (pour une jeune auteure amatrice) et dévalorisant, voire insultant (pour La Réunion), de croire que notre île puisse tenir dans un livre (et même dans plusieurs). En quarante textes donc, divers sujets sont abordés. Des souvenirs d’enfance se mêlent à des scènes quotidiennes ou anciennes de la vie réunionnaise et l’on retrouve par exemple un écrit sur un planteur de cannes à sucre, un autre sur une dame qui fait des galettes de manioc tout en ayant sans cesse le passé dans l’esprit... Le “passé” de l’île (l’esclavage, entre autres) est souvent indirectement abordé dans mes lignes car l’Histoire de La Réunion donne, à mon humble avis, plus de profondeur à l’âme de cette île. D’ailleurs, dans un poème de ce livre, je décris La Réunion comme une mère ayant énormément souffert, mais qui, malgré tout, s’en est sortie admirablement.
Je suis sensible aussi aux origines variées qui peuvent fleurir sur notre arbre généalogique, d’où, entre autres, le premier vers d’un de mes poèmes, “Dans mes petites veines ruisselle un arc-en-ciel”. Telle était la phrase qui m’était venue en découvrant dès mon plus jeune âge la magie qu’il y avait à être Réunionnais. On y trouve également des écrits sur le volcan que j’ai tendance à personnifier au fil de mes interrogations, sur des gourmandises typiques d’ici, ainsi que des petits “hommages” à la ville de Sainte-Suzanne et au village de Bagatelle où j’ai grandi, mais aussi diverses petites pensées sur ce que l’on voit et sent en parcourant notre île aux microclimats. Ce livre contient aussi un texte en créole sur les charmes de la brise réunionnaise et j’ai tenu à y mettre la version française afin que cet écrit reste accessible à tout le monde.

Vous jouez avec les mots. Vous leur donnez vie. Que vous procure l’écriture ?

- Un sentiment de liberté, d’évasion, de quiétude, de recul par rapport au monde, à la vie, au quotidien, aux actualités pas toujours réjouissantes... L’écriture est à la fois un exutoire, un moyen de me poser pour réfléchir sereinement et un grand bol d’air pur. L’écriture est un plaisir que j’espère pouvoir faire partager et transmettre par le biais de mes modestes écrits à tous mes lecteurs...

Vivez-vous de vos écrits ?

- Financièrement, non, évidemment...

Préserver l’île et son âme

On est en début d’année. Quel message souhaitez-vous transmettre ?

- Autre que les traditionnels “Santé, Amour, Paix, etc...”, ce serait plus un message de prise de conscience de la chance que nous avons de vivre sur une île aussi naturellement métissée, autant au niveau de la population que de la beauté des paysages. Nous habitons un petit joyau inestimable et je pense que l’on doit savourer cette opportunité tout en prenant grand soin de préserver l’île et son âme pour pouvoir “l’offrir” belle, propre et fidèle à elle-même aux touristes et à la future génération des Réunionnais. Cela étant dit, je ne travaille ni dans le domaine de l’écologie, ni dans celui du tourisme, donc je ne me permets ce message qu’en tant que jeune Réunionnaise amoureuse de son île ; mais pas aveugle, car consciente des difficultés locales notamment au niveau des études (choix trop restreints) et des offres d’emplois...

Jean-Fabrice Nativel

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