Fréderic Salvan, Président de la Ligue de l’Enseignement Fédération de La Réunion

« Donner plus de chance à ceux qui ont le moins »

24 mars 2009

Vendredi dernier à Saint-Paul, la Ligue de l’enseignement Fédération de La Réunion a participé au Village fraternel dans le cadre de la Journée de lutte contre le racisme. Frédéric Salvan, président de la Fédération Réunion de la Ligue de l’Enseignement apporte un éclairage sur cet événement.

Quels sont les objectifs de l’engagement de la Ligue de l’enseignement dans la lutte contre le racisme à La Réunion ?


- Notre engagement dans la lutte contre le racisme et les discriminations a plusieurs objectifs. C’est tout d’abord participer à la construction d’un monde meilleur, plus fraternel, plus solidaire à travers l’éducation contre les préjugés, les stérotypes et la prise de conscience par les jeunes des injustices et des inégalités.
Il s’agit aussi de promouvoir et préserver le vivre ensemble harmonieux de notre société multiculturelle
Nous estimons indispensable de parler du racisme et des discriminations pour mieux comprendre et combattre ces phénomènes au travers d’actions d’éducation en direction des jeunes leur permettant de mettre en mot leur questionnement, de développer leur sens critique et de refuser le préjugé pour bâtir leur propre jugement
Il s’agit également d"organiser dans le cadre des semaines d’action contre le racisme et les discriminations, des moments de rencontre intergénérationnelles, entre les acteurs éducatifs, entre l’école et le péri-scolaire associatif autour d’outils pégagogiques tels que projections audio-visuelles et d’autres activités sportives et culturelles qui constituent d’excellents vecteurs de messages éducatifs
Nous souhaitons enfin fédérer des associations de lutte contre le racisme et les discriminations et être un centre de ressources pédagogiques pour ces acteurs.

En cas d’aggravation de la situation sociale, pensez-vous que des risques de tension entre personnes d’origines différentes existent ?


- Les valeurs de tolérance et l’acceptation des différences ajoutées au travail des acteurs de la lutte contre les discriminations nous incitent à être optimistes. Pour autant, il est urgent de voir émerger des politiques publiques volontaristes pour réduire la fracture sociale si on ne veut pas que ce scénario catastrophe se produise. En effet dans un contexte social et économique dégradé les personnes venant de l’extérieur sont souvent prises pour des boucs émissaires.
Dans notre société profondément inégalitaire, il est important de donner plus de chance à ceux qui ont le moins. On doit favoriser l’expression de la diversité à tous les niveaux : administration, entreprises, politiques en n’oubliant pas l’égalité entre les hommes et les femmes.

Alors que le monde connaît de nombreux conflits, les jeunes sont-ils conscients du message particulier de tolérance que chaque Réunionnais peut être capable de porter ?


- Oui par l’appropriation et la transmission de notre histoire qui a permis de forger une societé muticulturelle basée sur la tolérance et le respect des communautés.
Oui tant que l’école sera le creuset de la mixité sociale permettant à chaque Réunionnais d’être confronté à la différence et à la valorisation de la diversité culturelle de La Réunion. Cette action doit être prolongée, amplifiée par tous les autres acteurs éducatifs notamment par les parents.

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