Yvon Virapin, vice-président délégué au Développement local de la Région

« Entre Réunionnais, nous pouvons trouver des solutions à tout problème posé »

18 novembre 2008, par Manuel Marchal

Participant aux négociations sur les prix des carburants avec les transporteurs, Yvon Virapin souligne que le résultat de ces discussions montre qu’il est possible aux Réunionnais de s’entendre pour aboutir à une solution acceptée par tous. Il constate également que le prix de la bouteille de gaz ne doit pas être oublié.

Yvon Virapin constate que le prix de la bouteille de gaz n’a pas bougé.
(photo M.M.)

Yvon Virapin, quels enseignements tirez-vous de la table ronde organisée le 10 novembre à la Chambre de Commerce et d’Industrie ?

- Quand tout le monde se met autour de la table, quand nous discutons entre Réunionnais, nous pouvons arriver à trouver des solutions à tout problème posé. C’est ce qui s’est passé ce 10 novembre, et c’est encourageant pour l’avenir, étant donné les nombreuses échéances qui nous attendent dans de nombreux domaines : Octroi de mer, règlement sucrier, APE, future programmation des fonds structurels européens...
Ceci étant dit, toutes les discussions ont été centrées sur les besoins des professionnels du transport, c’est-à-dire sur le gazole. À aucun moment, il n’a été question du super sans plomb et de la bouteille de gaz.
Je note également qu’à aucune des réunions organisées avec les transporteurs, les représentants des groupes pétroliers n’étaient là. Ils détiennent pourtant des informations essentielles à la formation des prix des carburants.

Quel était le point de départ de la discussion ?

- Le problème de fonds est celui d’un gazole détaxé. Ce gasoil réservé aux professionnels de la route existe en France. Mais il faut savoir que la loi impose un montant minimal de taxe de 39,19 centimes par litre. Cela veut donc dire qu’en France, les transporteurs paient malgré tout 39,19 centimes de taxe par litre de gasoil.
Or, à La Réunion, le montant des taxes est inférieur à ce seuil. Il est de 36,13 centimes par litre. Créer un gasoil détaxé signifie que les transporteurs paieraient moins que 36,13 centimes de taxe par litre de carburant. Mais ce montant est en dessous du seuil minimal de taxe fixé par la loi.
Comment le gouvernement va-t-il faire pour mettre en place un gasoil détaxé spécifique à La Réunion ? Va-t-il publier un décret spécifique à La Réunion ? N’oublions pas que l’"amendement Virapoullé" inscrit dans le texte de la Constitution empêche l’adaptation de la loi à La Réunion.

Quel premier bilan faites-vous de tout ce débat autour des prix des carburants ?

- Je constate que la bouteille de gaz a été oubliée. Pourtant, lorsque l’on a de faibles revenus, ce qui est la réalité vécue par la majorité de la population, le prix du gaz grève les budgets. Souvent, les familles ont besoin de deux bonbonnes par mois. Cela fait tout de suite plus de 40 euros qui s’en vont.
J’estime donc qu’il est urgent de faire quelque chose pour toutes ces familles. Car le gaz est le seul produit dont le prix n’a pas baissé, alors que celui du pétrole continue de décroître de jour en jour, et cela depuis plusieurs mois.
Sur un plan plus global, je note que la situation s’aggrave. Je pense que toutes les catégories socio-professionnelles vont se battre pour le pouvoir d’achat. Nous n’en sommes qu’au début de la crise.

Propos recueillis par M.M.

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