Raymond Lauret, président de la Commission du développement économique de la Région

Grâce à l’union, les terrassiers peuvent surmonter la crise

21 janvier 2009, par Manuel Marchal

Président de la Commission du développement économique de la Région, Raymond Lauret apporte un éclairage sur deux sujets d’actualité : le mouvement des terrassiers et la suspension du dispositif financé par la Région de baisse du prix du carburant pour les professionnels de la route.

Raymond Lauret : « Nous sommes devant une situation difficile, et ce n’est pas le moment de ralentir notre effort pour faire sortir les projets ».
(photo FL)

En décembre dernier, des terrassiers avaient manifesté au rond-point de la Rivière des Galets. Depuis cette date, que s’est-il passé ?

- Le barrage filtrant mis en place s’était arrêté rapidement. Il existe une cellule de veille économique animée par la FRBTP. Elle doit recenser l’ensemble des projets de chantiers des collectivités locales et de l’Etat. Lors de la rencontre de cet après-midi à la sous-préfecture de Saint-Paul, je viendrai avec la liste de tous les marchés prévus par la Région.
De plus en plus, les terrassiers prennent conscience qu’ils ont été piégés par l’invitation à investir massivement grâce à la défiscalisation. Ce dispositif a été promu d’abord auprès des grosses fortunes, qui ne seraient pas gênées par un incident de parcours dans leur investissement. Mais quand on veut faire croire à tout le monde au mirage de la défiscalisation, voilà ce qui arrive. Et nous savons que tous les chantiers peuvent rencontrer des incidents de parcours. Quand une association de protection de l’environnement fait un recours contre le tracé du tram-train, c’est un an de perdu.
La crise arrive et ce sont les plus faibles qui prennent le choc. Nous sommes devant une situation difficile, et ce n’est pas le moment de ralentir notre effort pour faire sortir les projets.

Comment les terrassiers pourraient-ils s’en sortir ?

- De même que les banques ont trouvé un soutien de la part de l’État, pourquoi ne pas chercher une solution dans cette direction ?
Pour notre part, nous viendrons cet après-midi à la rencontre organisée à la sous-préfecture avec notre liste de travaux, en disant que nous devons respecter les règles des marchés publics.
Je remarque que la Coopérative des terrassiers et des transporteurs réunis (CTTR) a obtenu l’an dernier un marché de 1,4 million d’euros. Le 30 décembre, lors de la Commission d’appels d’offres que j’ai l’honneur de présider, la Commission a décidé de leur donner un délai supplémentaire de six mois pour achever le travail demandé. Cet avenant ne coûte rien à la CTTR.
La CTTR est un exemple qui marche. Les terrassiers ne peuvent-ils pas se regrouper ? Je connais quelques entreprises qui marchent mieux car elles ont réussi à se fédérer.

Les terrassiers disent qu’à la différence des transporteurs, ils n’ont pas bénéficié de la baisse supplémentaire de 10 centimes.

- Quand l’accord du 10 novembre a été signé, la Région avait demandé au préfet si ce protocole était légal. La réponse ferme et écrite sur la légalité n’est jamais arrivée.
Aujourd’hui, le président de la Région dit que nous avons dépensé 1 million d’euros, et qu’il reste 1,5 million d’euros sur la part des communes. Or, 98% des fonds ont été attribués à une seule catégorie de professionnels. Est-ce équitable ? Sur ce point, je suis heureux de lire les déclarations de Ary-Claude Caro dans le "JIR" d’hier, indiquant que « défendre l’idée d’un partage équitable est même une très bonne chose ».
La question de la légalité n’est pas tranchée : que se passerait-il si un maire disait que ce protocole n’était pas légal. Qu’adviendrait-il des sommes déjà versées ?

Propos recueillis par M.M.

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