Marie-Pierre Hoarau, conseillère régionale

L’énergie thermique de la mer remplacera le charbon

9 avril 2009

Mercredi, la Région a signé une convention avec le groupe DCNS en vue de l’installation à La Réunion d’une centrale capable de produire de l’électricité à partir de l’énergie thermique marine. À La Réunion, 36% de l’électricité est produit à partir des énergies renouvelables, et notre île a comme objectif l’autonomie énergétique en 2025, c’est-à-dire 100% d’énergies renouvelables.

Marie-Pierre Hoarau, quel rôle jouera l’énergie thermique de la mer dans La Réunion de 2025, autonome sur le plan énergétique ?

- Pour atteindre l’autonomie énergétique pour 2025, nous développons les énergies renouvelables. Nous voyons les progrès accomplis avec l’utilisation du vent et du soleil. Mais ce sont des énergies intermittentes, qui ne produisent pas de l’électricité en permanence. Nous avons donc besoin de trouver une énergie dite de base. Pour le moment, cette production de base est assurée par les centrales bagasse-charbon, qui ont donc besoin de charbon entre deux campagnes sucrières. Or, le charbon provoque des émissions de gaz à effet de serre, nous avons besoin de l’importer et de le transporter par camions jusqu’aux centrales, ce qui génère aussi de la pollution. Il est donc important de rechercher une alternative. C’est ce que pourra nous procurer l’énergie thermique de la mer, une source d’énergie constante. Cette eau venue des profondeurs permettra en plus de produire de la climatisation, ce qui est important pour les zones littorales, et Hawaï l’utilise cette eau des profondeurs.

Quel est l’objectif de la convention ?

- Il s’agit d’une étude de faisabilité débouchant sur la construction d’un démonstrateur, d’une puissance de 10 à 20 mégawatts. C’est une première en France et en Europe.
La production d’électricité à partir de l’énergie thermique de la mer utilise la différence de température entre les eaux de surface et les eaux de profondeur. Le différentiel doit être supérieur à 5 à 10 degrés pour que de l’électricité puisse être produit. Les premiers sondage ont identifié deux sites intéressants pour ce démonstrateur : Sainte-Rose et Le Port.

L’ARER prépare un schéma régional des énergies marines. Pouvez-vous nous en dire plus ?

- Ce schéma entre dans le cadre du PRERURE, feuille de route pour l’autonomie énergétique qui insiste sur la maîtrise de la consommation d’énergie, et le développement de l’utilisation des énergies renouvelables.
En ce qui concerne la mer, outre l’énergie thermique, nous pourrons utiliser celle des vagues. Un démonstrateur de "Pélamis" sera testé au large des côtes de Saint-Pierre. Mais c’est une énergie intermittente.
Un avantage de l’énergie thermique de la mer, c’est qu’elle est une énergie de base. Avec la géothermie et la biomasse, avec notamment la nouvelle canne-fibre, cela fait trois énergies de base qui nous permettrons d’atteindre l’autonomie énergétique.

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Messages

  • cessez de dire tout et son contraire, de partir d’expériences en expériences, la réunion est reconnue comme championne des philosophies girouettes. Il existe déjà des prototypes en place, géré par EDF, alors s’il vous plait, ne confondez pas tout, la science infuse ne se traduit pas à chaque fois au travers de cabinet d’expert ou autres qui ne savent que chiffrer pour chiffrer .... Est ce véritablement des puissances garanties .....

    • En 1971, la ville du Port vote une délibération qui prévoit un plan de développement durable avec plantation de centaines de milliers d’arbres, plan d’urbanisme pour faire baisser la température, etc... Cinq ans plus tard, le Parti communiste réunionnais adopte le Plan de survie dans lequel sont déclinées des applications des énergies renouvelables.
      En 1999, le Conseil régional lance le mot d’ordre d’autonomie énergétique, et dix ans plus tard, la convention signée va ouvrir la voie à l’exploitation d’une forme d’énergie propre, 100% renouvelable, qui remplacera le charbon. Est-ce cela une philosophie girouette ? Il faut tout de même reconnaître qu’à La Réunion, une volonté politique existe pour être le premier pays à dépasser les objectifs du Protocole de Kyoto. Je pense que de nombreux pays pourraient s’inspirer de cette philosophie du développement, traduite en volonté politique et en actes concrets.

    • Votre analyse ne peut s’arrêter qu’ à la ville du port, d’ailleurs soit dit en passant que pense donc nos élus des intoxications permanentes faites par la centrale edf sur ce territoire. Personne n’est contre le développement des énergies renouvelables, reste néanmoins à se poser la vraie et unique question : EST CE UNE ENERGIE GARANTIE DE BASE !!! REPONSE : NON ....

      Cette effort significatif de la REGION entre dans le champ obligatoire de la loi sur l’environnement, à force de se lancer sans des réflexions lourde de conséquence pour la population et l’économie on se créer nous même nos propres enterrements, en effet, quelle sera la place de la péréquation tarifaire face à ces orientations et les conséquences d’une évolution de celle-ci sur le porte monnaie des usagers ....

    • L’énergie thermique de la mer est une des réponses à la vraie et unique question. Comme la biomasse ou la géothermie, c’est UNE ENERGIE GARANTIE DE BASE. Cela permettra d’en finir avec les pollutions et les coûts de production forcément en augmentation des centrales thermiques. Etant donné la tendance structurelle à la hausse du charbon et du pétrole, et donc des carburants indispensables à leur transport, le coût du kilowattheure produit avec le charbon et le pétrole ne pourra qu’augmenter. Et s’il devient 10 fois supérieur à la moyenne nationale, tout le monde comprend l’intérêt de produire de l’électricité à partir de la mer, du vent, du soleil et du volcan. Car à ce je sache, la mer n’est pas une marchandise produite à plusieurs milliers de kilomètres, dont le prix varie en fonction de la "main invisible" du marché. Pour le moment, la seule question sans réponse est : autonomie énergétique en 2025 ou bien avant ? Un seul gagnant dans cette affaire : les Réunionnais.

    • A ce que je sache, personne ne maitrise en vain les éléments naturels, à ce que je sache ces mains invisibles ne le sont pas pour tous, une réflexion d’une telle portée sur l’énergie plus élargie à la zone océan indien ne serait pas prématurée, bien au contraire.... On peut brandir des couts miraculeux à venir, mais reste malgré tout ce mélange du genre et d’après gout de film de science fiction .... A la lecture de la PPI , il fort de marre de café de voir toute l’opposabilité de vos affichages médiatiques et de vos grands discours .... Tous ne le savent pas malheureusement, dont nous les réunionnais (ses) de base ... mon but n’est pas de médire, mais de comprendre cette politique outrancière de la casse du service publique, avec chacun qui tire sa part de gâteau ... Pour preuve, la mise en place d’une production standardisé dans les DOM .... A base de fuel lourd et éventuellement de GAZ..... Quand à la question de la péréquation tarifaire... comme divine ... sonne les matines, surtout avec ce coup bas de la taxation par la région de ces produits ( fuel et bagasse) dans le cadre de l’octroi de mer et la répercussion directe en retour d’une taxation de plus de 5 euros sur les usagers .... Comme quoi ! une baisse sur la bouteille de gaz à moins de 3 € et une remonté sur la facture de 5 € .... démontre bien la faiblesse de nos décideurs ....

    • Je pense que la population réunionnaise serait ravie de voir les preuves de tout ce que vous avancez. Faites votre devoir de citoyen et rendez public toutes vos sources.

      Car les Réunionnais doivent savoir qui prend la décision de programmer la construction de centrales au charbon et au fuel, qui décide d’augmenter le prix de l’électricité uniquement à La Réunion et pas ailleurs en France, bref, qui veut faire payer du profit sur le dos des générations actuelles et futures des Réunionnais.

      Des profits qui, bien entendu, sont destinés à alimenter les pays qui ont fondé leur richesse sur le pillage des peuples qu’ils ont réduit en esclavage pendant des siècles.


Témoignages - 80e année


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