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par le Dr Raymond Vergès

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L’espoir d’une vie meilleure, ailleurs

François Infante, 27 ans, étudiant en Techniques d’Education Spécialisée au Québec

lundi 17 août 2009


Nouvelle vie, nouvelle orientation professionnelle pour ce jeune Réunionnais de 27 ans. François Infante, assistant de gestion, titulaire d’un Brevet de Technicien Supérieur, a préféré quitter le monde du travail à La Réunion, estimant comme nombre de jeunes, qu’il n’est pas valorisé. L’absence de perspectives d’évolution l’a mené au Québec où il espère exercer un nouveau métier.


Quel est votre parcours scolaire, professionnel ?

— Après un bac comptabilité-gestion en 2000, j’ai suivi un BTS en alternance informatique-gestion. Je suis devenu assistant de gestion, sur un poste en contrat à durée indéterminé. J’ai décidé de changer d’entreprise. Mon contrat à durée déterminé s’est terminé cette année, et j’ai préféré ne pas continuer.

Comment est né votre projet de mobilité ?

— Je me suis intégré au monde du travail à La Réunion, j’avais un poste fixe dans le privé. Mais vivre avec un salaire faible qui n’évolue pas, et se dire que toute sa vie ce sera comme ça, alors que l’on est qualifié, ce n’est vraiment pas motivant. En métropole, la situation n’est pas très différente alors j’ai eu envie d’essayer ailleurs.
Je savais qu’il avait de plus en plus de Réunionnais au Québec. Je me suis renseigné auprès de l’ANT, sur internet, j’ai pris contact avec des personnes qui travaillent ou qui étudient au Québec. Les témoignages étaient très positifs.
Je n’ai pas encore fondé une famille, je suis libre, alors je me suis dit qu’aujourd’hui c’est le moment où jamais d’essayer de construire une vie ailleurs. Je veux devenir éducateur spécialisée à l’issue de la formation.

Pourquoi changer d’orientation professionnelle ?

— Les études de Techniques d’Education Spécialisée en CEGEP vont me permettre d’intervenir dans des milieux variés. Auprès des enfants, des handicapés, en milieu carcéral... Dans ma famille, c’est une vocation de prendre soin des autres. Ma grand-mère s’est occupé de 13 personnes handicapées, ma mère de 2 personnes handicapées à plein temps. Maintenant, j’en suis sûr, j’ai envie d’en faire mon métier aussi.
Et pour moi c’est beaucoup plus dur d’y arriver à La Réunion. Les places dans les écoles sont comptées, de même pour les concours. La pédagogie n’est pas la même qu’au Québec. Les enseignants ont une autre façon de travailler, plus proche des étudiants. Même après les cours, on peut rester travailler avec le professeur ou demander plus d’informations sur le cours.

Et votre avenir, comment le voyez-vous ?

— Mon avenir, je le vois au Québec. Je veux faire un bout de chemin là-bas. Le Québec à besoin de main d’oeuvre, je suis certain de trouver du travail. J’espère en profiter pour voyager. Je reviendrai peut-être à La Réunion si la situation s’améliore.

Propos recueillis par Edith Poulbassia


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