Jean-Claude Carpanin Marimoutou, président de l’association MCUR-RCA

« L’histoire de l’esclavage devient une histoire nationale »

7 mai 2010

Le président de l’association Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise Culture recherche action (CRA) explique les enjeux de la célébration du 10 mai, Journée nationale de commémoration de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions.

Que représente le 10 mai ?

- C’est la Journée nationale de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et des abolitions. Il faut revenir en arrière pour montrer l’importance de cette date. Dès 1998, deux propositions de loi sont déposées pour la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. L’une d’elle a été proposée par les députés Élie Hoarau, Claude Hoarau et Huguette Bello. Mais en 2001, la proposition est reprise par Christine Taubira, qui sera votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale et au Sénat, le 21 mai 2001. Cette loi devient la loi Taubira.
Le 10 mai a été choisi parce que cette date ne renvoie pas à des particularités de l’abolition de l’esclavage en Outre-mer. C’est une date fédératrice, parce que l’esclavage ne concerne pas seulement l’Outre-mer, mais la France entière. L’histoire de l’esclavage a contribué à l’histoire de France. Car l’esclavage est une industrie, avec des bateaux, des équipages, des commerces, a crée la richesse de grandes villes françaises comme Bordeaux et Nantes, et possède des dimensions juridique, littéraire, et une reflexion philosophique sur la notion d’égalité, liberté et d’humanité.

Quels sont vos objectifs pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage, dimanche 9 mai au Parc Boisé du port ?

- Nous souhaitons que les Réunionnais et Réunionnaises viennent célébrer la journée du 10 mai. Parce qu’il y a deux choses importantes, tout d’abord, la nation française a reconnu l’esclavage comme crime contre l’humanité, ensuite, la France a également reconnu que l’esclavage fait partie de l’Histoire nationale. Le 10 mai est donc un élement important de la réparation faite aux descendants d’esclaves. Le but est que la question de l’esclavage en France soit connue de tous les Réunionnais, mais aussi des français, au même titre que le 14 juillet.

Quelles sont les perspectives de la MCUR-CRA après cette date ?

- En premier lieu, nous allons développer le travail d’appropriation du pojet de la MCUR auprès des Réunionnais, et faire connaître le contenu auprès des acteurs concernés. D’autant plus, que le projet MCUR est d’intérêt général. Ensuite, nous allons continuer à développer les partenariats avec les associations, et le plus de monde possible pour préfigurer à une politique culturelle de la MCUR. Et, nous allons continuer le travail scientifique et culturelle engagée depuis la fondation du projet MCUR.

Céline Tabou

10 maiMaison des civilisations et de l’unité réunionnaise

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