Robin Naucelle, représentant fédéral de l’UNL

L’information est la force de la mobilisation

16 décembre 2008

Robin Naucelle, 17 ans, est le représentant fédéral de l’Union Nationale Lycéenne (UNL) depuis plus d’un an. Elève de Terminale économique et sociale au lycée Jean Joly de la Rivière Saint-Louis, il coordonne le mouvement lycéen depuis plus d’une semaine.

Robin Naucelle souligne l’importance de la structuration d’un mouvement revendicatif pour obtenir un rapport de force favorable.

Pourquoi avoir importé l’UNL à La Réunion ?

- Pour créer une force de contestation de la jeunesse à La Réunion. Mais, depuis, je me suis rendu compte que l’UNL n’est pas seulement une "force de contestation", mais que ce syndicat est également une "force de proposition", qu’il agit à tous les niveaux de la vie du lycéen (handicap, environnement, respects des droits trop souvent bafoués...).

Depuis plus d’une semaine, les lycéens sont dans la rue, qu’est-ce qui fait la force de cette mobilisation ?

- L’INFORMATION ! L’information est capitale dans ce mouvement. Un lycéen informé est un lycéen mobilisé. À La Réunion, peu de lycées sont bloqués, mais des barrages filtrants retiennent les gens assez longtemps pour les informer et les sensibiliser. Des banderoles revendicatives ont été installées devant une majorité d’établissements scolaires. Et c’est le principal mot d’ordre que l’on diffuse. Un lycéen ne peut rester de marbre face à une telle destruction du service public d’éducation.

Comment gère-t-on l’action syndicale et la préparation du Baccalauréat ?

- En temps "calme" (c’est-à-dire sans mobilisation), je dois dire que j’ai déjà beaucoup de mal à gérer l’action syndicale et la préparation du Bac, mais en temps de mobilisation, je ne dors presque plus et je n’ai pas pu ouvrir un seul cahier à vrai dire depuis plus d’une semaine (ce n’est pas l’envie qui me manque, mais bien évidemment le temps). Après "l’aliénation du travailleur" de Marx, "l’aliénation du syndicaliste" prend le dessus, mais je suis heureux car notre travail d’information commence à faire effet, et dans nos mouvements, il y a de moins en moins de "bacheurs" et de plus en plus de militants concernés, ce qui me permet de déléguer un peu le travail. Il faut bien comprendre que plus il y aura de militants et plus nous pourrons répartir les tâches.

Jusqu’où ira la détermination lycéenne ?

- Je ne suis "que" délégué syndical, je ne peux malheureusement pas parler au nom de tous les lycéens. Ce mouvement vient de "la base" et l’UNL n’est intervenue que pour coordonner les actions qui furent très souvent désorganisées dans toute l’île. Les lycéens qui ont fait partir le mouvement se sont ensuite rendu compte que pour l’installer dans la durée, un syndicat, ou tout au moins une organisation, était nécessaire.

Xavier Darcos vient de reporter la réforme, qu’en pensez-vous ?

- C’est une annonce purement médiatique, qui n’a pour but que de semer le trouble et dissiper ainsi la mobilisation de jeudi. Xavier Darcos souhaite calmer les plus mobilisés que sont les lycéens afin de continuer le démantèlement de l’éducation nationale. On espère réussir la mobilisation de jeudi afin d’imposer au ministre une réelle discussion sur le fond de la réforme et non la forme.

L.G 

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