Marie-Pierre Hoarau, conseillère régionale

« L’objectif d’autonomie énergétique pour 2025 est de plus en plus une réalité »

9 juillet 2009, par Manuel Marchal

La route des Tamarins, les énergies renouvelables, le tram-train : autant de grands chantiers qui ouvrent pour La Réunion la perspective du développement durable. Éclairage de Marie-Pierre Hoarau, conseillère régionale.

Un peu plus de deux semaines après l’ouverture de la route des Tamarins, pouvez-vous faire un premier bilan ?

- Le bilan est plus que positif. Pour les 60.000 automobilistes qui viennent du Sud et de l’Ouest pour se rendre dans le Nord, le gain de temps est appréciable. Au lieu de mettre trois heures pour aller du Sud vers le Nord, il suffit aujourd’hui d’un peu plus de 40 minutes.
Sur le plan économique, la mise en service de la route des Tamarins aura des retombées positives également.

François Fillon vient aujourd’hui poser la première pierre de la première ferme photovoltaïque de la route des Tamarins. Dans quelle perspective s’inscrit cet équipement ?

- Dès le départ, nous avons voulu faire de cette route des Tamarins une route du développement durable. Pour cela, nous avons mis en place plusieurs actions.
C’est tout d’abord la plantation d’arbres endémiques.
C’est ensuite un projet ambitieux : utiliser les espaces artificialisés, situés près de la route et ayant une orientation favorable par rapport au soleil, pour poser des fermes photovoltaïques.
Dans un moyen long terme, l’objectif est que ces fermes produisent l’énergie qui fera fonctionner les moteurs des voitures électriques qui circuleront à La Réunion. On peut imaginer qu’il existera des stations le long de la route où il sera possible soit de recharger le moteur, soit d’échanger la batterie utilisée contre une autre chargée.

Concernant les énergies renouvelables, quels sont les autres projets en phase d’expérimentation qui pourront contribuer à aller vers l’autonomie énergétique ?

- Un partenariat entre la Direction navale de Brest et l’ARER a débouché sur l’immersion d’un démonstrateur au large du Port. Cet outil vise à vérifier le potentiel qu’à la mer pour produire de l’électricité.
Du côté de Saint-Pierre, nous allons avoir une expérimentation de production d’électricité à partir de l’énergie des vagues. Un projet de climatisation à partir de l’eau puisée dans la mer est aussi étudié. Il pourrait être testé à Saint-Denis.
Nous avons ces avancées dans les énergies marines, qui entrent notamment dans le cadre de GERRI. Dans ce domaine, on pourrait avoir d’ici 5 ans des applications qui bénéficieront au grand public.
Comme l’a démontré le dernier Bilan énergétique de La Réunion, l’objectif d’autonomie énergétique pour 2025 est de plus en plus une réalité. La part des énergies nouvelles dans la production totale ne cesse d’augmenter de manière importante.

Après la route des Tamarins, le prochain grand chantier programmé est le tram-train. Que va-t-il apporter ?

- Je souhaite que le projet ne prenne pas trop de retard malgré le recours dont il fait l’objet. L’analyse des offres des groupements d’entreprises commence et d’ici la dernière séance plénière de l’année au Conseil régional, nous aurons des informations supplémentaires. Cela peut permettre un premier coup de pioche l’an prochain.
Ce projet est très attendu par les Réunionnais, et pas seulement entre Sainte-Marie et Saint-Paul. Plus vite la première tranche sera terminée, et plus vite pourront commencer les travaux des extensions vers Saint-Benoît et Saint-Joseph.
Ce projet est également très attendu par le monde économique qui traverse en ce moment une phase critique, malgré les investissements très importants de la Région que sont les chantiers de la déviation de Grand-Bois, de la contournante de Saint-Joseph et du pont de la rivière Saint-Etienne.

Propos recueillis par M.M.

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