Calixte d’Offay, secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien

« La crise financière démontre la nécessité de valoriser nos atouts »

28 novembre 2008, par Manuel Marchal

Calixte d’Offay est Seychellois. Secrétaire général de la COI depuis le 1er juillet dernier, il a succédé à la Malgache Monique Andrea Esoavelomandroso. Calixte d’Offay était hier à la Région pour participer à un colloque, placé sous l’égide de l’organisation, intitulé ’Satellites d’observation de la Terre au service du développement durable dans la zone océan Indien : outils et perspectives’. Il fait le point sur le rôle de la COI dans plusieurs domaines : les énergies renouvelables, les crises alimentaire et financière et la création d’une compagnie maritime régionale.

Calixte d’Offay, secrétaire général de la COI, constate que l’impact de la crise financière se fait d’abord ressentir en matière de baisse des recettes liées au tourisme.
(photo M.M.)

Calixte d’Offay, quels sont les projets de la COI concernant les énergies renouvelables ?

- Les énergies renouvelables sont un projet prioritaire pour la Commission de l’Océan Indien. Une des décisions du Conseil des ministres de la COI de mars dernier a d’ailleurs été de faire des énergies renouvelables une priorité de notre organisation.
Lors de ma visite de quatre jours à La Réunion, j’ai voulu visiter plusieurs installations de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Je suis allé à Sainte-Suzanne sur le site des éoliennes, je me suis également rendu à Bois-Rouge pour visiter la centrale bagasse-charbon, ainsi que sur une ferme photovoltaïque.
Pour la COI, ce dossier est très, très important. Au niveau régional, nous sommes en train de faire un état des lieux de la situation énergétique de chaque pays de la COI. C’est un pas important dans la perspective de projets communs.

Cette année, lors du séminaire organisé à la Région sur le co-développement durable des îles de la COI, la sécurité alimentaire était, avec les énergies renouvelables, un des thèmes. Depuis cette date, la crise financière est arrivée. Où en est-on sur ce dossier ?

- La crise financière nous interpelle beaucoup plus. Elle renforce davantage l’urgence. La sécurité alimentaire est un projet complexe dans son ensemble, et urgent eu égard à la situation.
Nous devons produire plus dans la région. Madagascar a présenté un projet. Il s’agit de faire de la Grande Île le grenier de l’océan Indien. Nous devons également avoir à l’esprit que cette augmentation de la production doit se faire dans une agriculture durable.
Nous sommes en communication avec les différents partenaires. Nous serons en mesure de présenter quelque chose de plus structuré lors du Conseil des ministres de la COI qui doit se tenir en avril 2009 à Moroni aux Comores.

Quel est l’impact de la crise financière sur les pays de la COI ?

- L’impact se fait d’abord sentir sur le plan touristique. La récession en Europe entraîne là-bas une baisse du pouvoir d’achat. Or, l’Europe est le premier marché de nos îles en matière de tourisme. Cet impact se fera donc encore sentir.
J’estime qu’il ne faut pas être trop alarmiste, mais la crise financière démontre la nécessité de valoriser nos atouts.

Quel est l’état d’avancement du projet de création d’une compagnie maritime régionale ?

- La compagnie maritime régionale répond à une urgence : le désenclavement de nos îles. C’est un projet qui figure dans les conclusions du Conseil des ministres de décembre dernier. Le Conseil a donné mandat à la COI pour faire une étude logistique, c’est-à-dire étudier le volume et les flux du trafic maritime dans les cinq îles de la COI. Nous sommes en pourparler avec l’Union des Chambres de Commerce de l’océan Indien, ainsi qu’avec l’Association des ports de l’océan Indien pour réaliser cette étude.
Le projet est lancé, reste à réfléchir à ses modalités de mise en œuvre. Il est important que tous les acteurs concernés se mettent ensemble pour discuter.

Propos recueillis par M.M.

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