Déborah Kimitete, vice-présidente de l’ACCD’OM pour la Polynésie Française

La Réunion, un exemple pour le monde

17 avril 2009, par Cinthia Fontaine

Déborah Kimitete, 1er adjointe de Nuku-Hiva dans l’Archipel des Marquises, est à La Réunion dans le cadre du forum interrégional pour le Parlement européen et les collectivités territoriale.

Vous venez d’un Territoire d’Outre-mer, est-ce que vous rencontrez là-bas les mêmes problèmes économiques que nous avons ici ?

- Nous avons exactement les mêmes problématiques de vie chère qu’à La Réunion ou qu’en Guadeloupe. Tout provient de l’importation. Nous avons subi les mêmes augmentations ; prix du pétrole, prix des matières premières. Les marges fixées par les importateurs sont importantes et grèvent les prix. Comme ici, la majorité des produits est importée. La France représente une des premières sources d’approvisionnement, mais par exemple, la viande vient de Nouvelle-Zélande. La seule vraie différence, c’est que notre gouvernement fixe les taxes.

Vous participez aux États généraux de l’Outre-mer ? À votre avis, quelles sont les expériences que vous pourriez apporter en tant que COM ?

- Nous allons participer aux États généraux. J’ai souvent entendu dire qu’ils se faisaient dans la précipitation, mais je pense plutôt que l’Etat a senti l’urgence de la situation et essaye d’y donner une réponse. Je pense qu’en ces temps de crise, il est bon de mettre les problèmes sur la table afin de chercher des réponses. La problématique est commune aux DOM comme aux COM, les États généraux vont nous permettre d’échanger et de trouver des solutions communes.
Par exemple, il doit y a avoir une politique commune de développement durable. L’Outre-mer, qui a sauvegardé une vie plus proche de la nature, se doit de la préserver et de devenir pour la France une vitrine d’une politique de développement durable.
En venant à La Réunion, je suis passée par une commune de Nouvelle-Calédonie, où ils ont installé une unité de désalinisation qui, à terme, fournira de l’eau potable à volonté à ses habitants. Si l’expérience est concluante, c’est le genre d’initiative qui mériterait une coopération entre les communes afin d’étendre ce système aux communes qui en ont besoin. Il est important de mieux communiquer sur ces sujets pour instaurer un meilleur partenariat.
La ligne Paris-Réunion-Nouvelle-Calédonie est une ouverture pour ma région, c’est aussi l’occasion d’inaugurer plus de collaboration entre nos deux régions.

La Région Réunion s’est fixé comme objectif l’autonomie énergétique pour 2025, qu’en pensez-vous ?

- Je trouve que La Réunion est un formidable exemple, bon à prendre pour toutes les collectivités. Il est important de développer un bouquet énergétique (éolien, solaire, marin) qui puisse répondre aux besoins de chacun. L’expérience que mène La Réunion est à partager avec l’ensemble des Territoires d’Outre-mer et même du monde. Il faut que nous cessions d’être tributaires et que nous trouvions notre indépendance énergétique.

Comment avez-vous trouvé La Réunion ?

- J’ai été surprise par la grandeur de l’île, qui est magnifique. La beauté de vos montagnes et les multiples possibilités qu’elles offrent sont un atout touristique majeur. Vous avez un véritable potentiel.

Propos recueillis par CF

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