Les invités

La solidarité planétaire dans l’Outre-mer

29 mai 2009

La Réunion fait partie de la circonscription de l’Outre-mer, c’est un territoire qui englobe les trois océans, et tous les fuseaux horaires de la planète. Élie Hoarau est la tête de liste de l’Alliance des Outre-mer pour la section de l’océan Indien. Madeleine de Grandmaison, députée sortante au Parlement européen, conduit la liste dans l’Atlantique, et Hirohiti Tefaarere, syndicaliste et vice-président de l’Assemblée de Polynésie, est tête de liste dans la section du Pacifique. Rencontre avec deux acteurs de cette solidarité planétaire.

Quels sont pour vous les enjeux de cette élection ?

Madeleine de Grandmaison : Ils sont de deux ordres : il y a d’abord les grands rendez-vous proprement européens, tels la réforme de l’octroi de mer, les APE, les fonds structurels…
De plus, notre approche doit être redéfinie : nous devons révoquer l’assistanat et nous affirmer en tant que partenaires. L’Europe nous affirme que nous sommes assez performants pour entrer dans une ère nouvelle. Nous devons combattre pour obtenir les moyens de cette performance, afin que les transformations ne nous soient pas imposées, et ne soient pas des facteurs de déstabilisation supplémentaires. Ainsi, nous devons prendre conscience de nos richesses et les développer nous-mêmes, à notre profit. Nous devons ainsi rompre avec l’isolement, imposer le développement d’une agriculture de subsistance, afin d’éviter la crise alimentaire.

Hirohiti Tefaarere : Il nous faut aujourd’hui raisonner en tant que peuple d’Outre-mer dans l’ensemble français et dans l’Europe. Il est nécessaire de nous positionner en fonction d’enjeux locaux, et de définir nos enjeux propres.
Notre liste comprend des hommes et des femmes de progrès, reconnus dans leurs territoires respectifs, qui ont mené de longs et douloureux combats contre le colonialisme, en faveur de l’égalité sociale et du développement durable, et de la répartition des richesses. Il nous faut avancer encore : voici ma perspective.

Pourquoi rejoindre l’Alliance ?

Madeleine de Grandmaison : L’Alliance, c’est avant tout la responsabilité et le partage.

Hirohiti Tefaarere : L’Alliance permet de conduire une liste à l’image de nos intérêts et de nos réalités, Polynésienne, Kanak, de Wallis et Futuna… et de la mettre en consonance avec les causes portées par les organisations d’Outre-mer qui partagent notre combat et nos préoccupations.
La rencontre avec l’envoyé de La Réunion, Younous Omarjee, qui a passé cinq jour au pays, a été déterminante. Qu’il en soit remercié.

Qu’attendez-vous de ce mandat ?

Madeleine de Grandmaison : Il faut bien comprendre que l’Europe n’est ni altruiste, ni philanthrope, ni impartiale. Le Parlement européen est un lieu où des compromis peuvent être arrachés, un lieu où le clivage classique gauche/droite se dilue singulièrement. Il est impératif d’y être pour être en prise avec les grands problèmes du monde contemporain.

Hirohiti Tefaarere : Le Parlement européen aura demain plus de pouvoir. Par le passé, nous avons, comme nos frères et nos sœurs du FLNKS, manifesté peu d’intérêt pour les enjeux européens. Néanmoins, en tant que leader syndical, j’ai acquis de longue date une expérience des affaires européennes. En effet, dirigeant une organisation associée à la CFDT, je me suis rendu régulièrement à Strasbourg et à Bruxelles depuis 1985.

Union européenne

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