Fabrice Tandrayen, président de l’Association réunionnaise des personnes âgées

« Les personnes âgées sont les plus touchées par la dégradation de la situation »

26 mars 2009, par Manuel Marchal

Membre du COSPAR, l’ARPA fédère les clubs du troisième âge. Nos aînés font partie des personnes les plus touchées par la crise. Après des décennies de travail acharné, les plus anciens d’entre nous n’ont souvent que quelques centaines d’euros pour vivre. Avec de si maigres revenus, les revendications fondatrices du COSPAR (hausse de 200 euros des bas revenus, baisse des prix de 20% sur les produits de première nécessité, baisse de 5 euros de la bouteille de gaz et gel des loyers) apparaissent d’autant plus essentielles.

Fabrice Tandrayen, pourquoi avoir rejoint le COSPAR ?

- Notre préoccupation est d’améliorer la situation pour les personnes âgées, et également pour celles qui sont touchées par un handicap. Nous avons rejoint le COSPAR pour avoir une force dans l’opinion publique, afin d’avoir un rapport de force plus favorable pour négocier avec l’État.

Depuis le début du mouvement, avez-vous noté des avancées pour les personnes âgées.

- On a eu quelques progrès sur les minima sociaux. Il faut en effet savoir que la moitié des retraités à La Réunion touche le revenu minimum.
Le minimum vieillesse sera versé au début du mois et non plus à partir du 10 comme actuellement. Cela évitera aux retraités de payer des agios à leur banque. Nous avons également pris acte d’une annonce de revalorisation du minimum vieillesse de 54 euros, d’une prime de 200 euros, d’une prime de 150 euros au mois de juin, et du gel des loyers.
Nous demandons à ce que cette revalorisation du minimum vieillesse s’accompagne d’un relèvement des plafonds donnant droit à des prestations sociales essentielles. En effet, il ne faut pas que parce qu’un retraité au minimum vieillesse gagne 54 euros de plus, il soit exclu de la CMU et doive payer une mutuelle.

Comment voyez-vous l’évolution de la situation ?

- Les personnes âgées sont les plus touchées par la dégradation de la situation. Certaines ne peuvent même plus inviter leurs enfants à la maison parce qu’elles n’ont pas les moyens, parce qu’elles vivent aussi dans des conditions indignes, dans l’insalubrité.
Dans le contexte économique actuel, comment peut-on vivre avec 350 ou 400 euros ? C’est pourtant tout ce que gagnent de très nombreux retraités à La Réunion. Ceux qui se sont battus toute leur vie pour que nous puissions vivre dans de meilleures conditions sont bien mal récompensés.
Nous nous battons pour que puissent se concrétiser des avancées essentielles, notamment dans la baisse des prix et la hausse des minima sociaux. Et devant la faiblesse des revenus d’un grand nombre de retraités, 150 à 200 euros de plus, c’est indispensable.
Nous militons aussi pour créer un service à la personne, avec à la clé un véritable service administratif de proximité. Les besoins sont énormes, et avec l’évolution de notre population, ils iront en s’accroissant.

Propos recueillis par M.M.

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