Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de l’UIR-CFDT

« Les prochaines mobilisations seront plus fortes »

2 juillet 2010

Pour Jean-Pierre Rivière, il n’y a plus rien à attendre du gouvernement. Il constate aussi que la situation de La Réunion est particulière.

Que pensez-vous de la manifestation du jeudi 24 juin ?

- Cela a été une vraie réussite, nous allons crescendo. La première mobilisation n’a pas réuni énormément de monde, mais cette fois-ci, ils ont pris conscience des enjeux de la réforme. Après la présentation du gouvernement, le travail des syndicats autour de ce projet de loi a mis en évidence les effets brutaux de cette réforme des retraites.
Entre le 13 juillet (présentation du projet de loi au Conseil des Ministres - NDLR) prochain et le 7 septembre (présentation de la réforme au Parlement - NDLR), nous allons avoir beaucoup de choses à faire.

Qu’espérez-vous aujourd’hui ?

- Nous allons tout d’abord attendre les conclusions de la réunion de l’intersyndicale.
Nous n’espérons plus grand chose du gouvernement. Il s’est décidé vite sur une réforme qui a un impact considérable sur la vie des salariés. Bien que le gouvernement ait tenté de revenir en arrière sur certaines décisions, comme la pénibilité, la réforme reste un problème.
Ce qui bloque, c’est l’architecture globale de la réforme, qui reporte l’âge légal de 60 ans à 62 ans, mais pour certains, ce sera la retraite à 67 ans, car le départ légal est à 65 ans dans certains secteurs. Le gouvernement va accentuer les difficultés des personnes ayant une carrière fragmentée, ou des revenus modestes. On sait qu’il restera sur ces positions, on n’attend rien du gouvernement qui a voulu aborder la réforme sur un plan comptable.

Quelles sont les suites à donner à cette forte mobilisation ?

- Nous voulons que le gouvernement prenne en compte les autres sources de financement possibles pour cette réforme. Car il fait porter l’effort par 65% de la population, alors que seulement 15% sont consentis par les hauts revenus.
Les suites de la mobilisation sont un problème national, nous sommes tributaires de l’intersyndicale à Paris, même si à La Réunion, le cas est particulier car 40% de la population dépend du revenu minimum des retraites, et le chômage est en hausse. Nous devons donc attendre la décision de l’intersyndicale, et nous aviserons en temps voulu.

Propos recueillis par Céline Tabou

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