Wilfrid Bertile, vice-président de la Région délégué à la Coopération régionale

Les satellites au service du co-développement

27 novembre 2008

Aujourd’hui et demain se tient à la Région un séminaire intitulé ’Satellites d’observation de la Terre au service du développement durable dans la zone Océan Indien : outils et perspectives’. Placé sous l’égide de la Commission de l’Océan Indien, organisé par la Région en partenariat avec l’Etat, l’IRD et l’Université, co-financé par l’Union européenne, ce séminaire accueillera des délégations venues de tous les pays de la COI, en présence du secrétaire général de l’organisation, Calixte d’Offay. Il s’agira notamment de réfléchir à l’utilisation des données de l’antenne de réception d’images par satellite implantée dans le Sud de La Réunion. Wilfrid Bertile apporte un éclairage sur cette illustration concrète du co-développement.

Wilfrid Bertile. L’antenne de réception de données par satellite « est un outil qui va participer à la lutte pour l’autosuffisance alimentaire ». (photo M.M)

Wilfrid Bertile, en quoi consiste l’antenne de réception satellitaire implantée à La Réunion ?

- Elle s’inscrit dans le projet Surveillance de l’environnement assistée par satellites (SEAS). C’est une station de réception d’images satellite prises en temps réel. Son rayon d’action est de 2.500 kilomètres, ce qui veut dire qu’elle peut exploiter des images haute définition prises par les satellites qui survolent les pays de la COI, le Mozambique, une partie de la Tanzanie et de l’Afrique du Sud.
Cet équipement est co-financé par le Contrat de plan Etat-Région 2007-2013 et par les Programmes opérationnels européens 2007-2013. Il permet à La Réunion de se positionner comme pôle d’excellence en matière de télédétection dans l’océan Indien.

Dans quelle mesure cet outil peut contribuer au co-développement ?

- C’est un outil qui va participer à la lutte pour l’autosuffisance alimentaire. Par exemple, à Madagascar, il permettra d’anticiper les récoltes en suivant les évolutions du couvert végétal.
Il permettra également de valoriser un atout commun : les zones de pêche. En effet, pour lutter contre la pêche illicite, la COI a développé un outil, le projet SCS (Surveillance contrôle suivi), qui identifie les bateaux dotés d’une balise. Les données satellitaires vont compléter cette surveillance, en pouvant suivre la trace des bateaux pirates.
Elles nous apporteront des connaissances dans la gestion des zones côtières, sur les effets du réchauffement climatique, l’évolution des cours d’eau, la progression de l’urbanisation, tout cela en temps réel. C’est donc un outil de premier ordre pour tout ce qui concerne l’aménagement du territoire, la gestion du milieu océanique, le suivi des catastrophes et des risques, notamment les maladies émergentes et ré-émergentes.

Quels sont les objectifs du colloque qui s’ouvre aujourd’hui à la Région ?

- Ces deux jours nous permettront de voir concrètement ce que cette observation satellitaire peut apporter. Ce sera également l’occasion pour les différents pays de la COI d’exprimer leurs attentes et leurs besoins dans ce domaine.
Par ailleurs, seront exposés les différents projets en cours dans la zone au niveau de l’observation satellitaire : celui de La Réunion et celui de la COI.
Reste à déterminer les modalités d’utilisation de ces données. Sous quelle forme se fera la mise à disposition, et sous quelle condition en fonction de la nature de la demande. Quel sera également le pilotage de cette antenne de réception ? On discutera des potentialités, mais ces questions seront tranchées ultérieurement au niveau des Etats.


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