Raymond Lauret, conseiller régional

« Les terrassiers ont demandé à la Région de faire corps avec eux, parce qu’ils ne veulent pas disparaître ».

2 février 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

Dans un contexte marqué par une destruction massive d’emplois dans le secteur des travaux publics, Raymond Lauret a reçu hier à la Région des représentants des entrepreneurs de « petits chantiers ».

Vous avez reçu hier matin les terrassiers. Quel était le motif de cette rencontre ?

- A leur demande, j’ai reçu les représentants des terrassiers, Mrs Elise et Orlando. Leur souhait est simple : ils demandent à la Région de faire corps avec eux dans leur démarche pour ne pas disparaître. Aujourd’hui, ils vivent des temps difficiles, marqués par des pannes de chantiers. On repense à la période euphorisante des réunions où Mr Yves Jégo annonçait 130 mesures… et on se demande pourquoi Madame Penchard n’y donne pas suite. Les terrassiers considèrent que l’Etat ne va pas au bout de la logique de ses déclarations.

Quelle a été la réponse de la Région Réunion ?


- Nous leur avons répondu que la Région a la charge des grands travaux, et que plus de 70% du chantier de la Route des Tamarins a associé des petites entreprises. Pour ce qui est du Tram-Train, le Partenariat Public-Privé dit clairement que plus de 500 millions d’euros seront dévolus à des petites entreprises locales. Il leur a été précisé aussi, que la Région recourt à un allotissement très poussé, et constitue de multiples lots : ce fut le cas pour le CFA de Saint-André, un chantier de 17 Millions d’Euros, que le Région a divisé en 16 lots. De plus, la Région a depuis quelque temps recours à des avances sur marché de 30% envers des petites entreprises. Le "Small Business Act" du CIOM (Conseil interministériel de l’outremer, NDLR), est appliqué par nos soins. Nous avons convenu de faire passer à ces entreprises toutes les informations consultables relatives aux marchés.

Revenons au Tram-Train. Vous n’ignorez pas que Didier Robert a promis d’arrêter le chantier s’il est élu…


- Je ne pouvais pas, ne pas leur dire très franchement que, simplement parce que nous sommes en période électorale, certains n’ont pas hésité à demander au président de la république que l’on donne un coup d’arrêt au Tram-Train, simplement pour soigner l’image de leur candidat.
Comment ces petits entrepreneurs doivent juger un élu qui n’a pas hésité à abandonner un chantier de 110 millions d’euros, celui de la rocade du Tampon, parce que cet acte de refus serait porté à son actif ? Sans égard pour les entreprises, sans égard pour la ville du Tampon et sa population ? Didier Robert oserait-il arrêter le chantier du Tram-Train, alors que la population des communes que traversera cet équipement sait que le Tram-Train changera sa vie ?

Propos recueillis par Geoffroy Géraud-Legros

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