Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’agriculture

« Les usiniers doivent payer, c’est clair et net »

16 septembre 2009

Lors d’une rencontre avec la presse hier matin et sur les ondes de KOI dans ’Temps réel’ hier après-midi, Jean-Yves Minatchy a rappelé les conséquences de deux semaines de fermeture de l’usine de Bois-Rouge. Le retard atteint 90.000 tonnes. Soulignant qu’il n’est pas normal que les planteurs soient pénalisés, le président de la Chambre d’agriculture déclare : « les usiniers doivent payer ».

« Le plus gros soucis des planteurs, c’est de savoir à quelle sauce ils seront mangés à la fin de l’année ». La situation semble critique pour les planteurs de cannes de La Réunion alors que les réparations à Bois-Rouge s’éternisent. Quel que soit le secteur de l’île, les agriculteurs sont inquiets du virage que prend actuellement la campagne sucrière. Lors d’une conférence de presse organisée hier à Sainte-Anne, Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’agriculture, et la CGPER sont montés au créneau.

Un long retour à la normale

Jean-Yves Minatchy appelle d’abord tous les agriculteurs de l’île à s’entraider. Saluant la solidarité des planteurs du Sud, il a fustigé le comportement de membres de la FDSEA qui ont bloqué l’entrée de l’usine de Bois-Rouge. « Ils ont pénalisé tout le monde. Les planteurs de l’Est ne pouvaient plus livrer au Gol les cannes déjà coupées. Quant à ceux du Sud, ils n’avaient pas l’autorisation de livrer. C’est une journée d’activité de perdue », s’énerve Jean-Yves Minatchy. « Il faut que cela cesse », ajoute-t-il.
Et pour le président de la Chambre consulaire, « la situation ne reviendra pas à la normale malgré la réouverture de Bois-Rouge ». D’abord, il note que « le redémarrage se fera très lentement ». « 4 ou 5 jours seront nécessaires pour voir si tout fonctionne bien », indique-t-il. De plus, il reste le problème du paiement des cannes déjà coupées. « Elles ont perdu en richesse. Il faut que les agriculteurs soient indemnisés en vertu de la Convention canne », explique-t-il. Jean-Yves Minatchy demande également l’exonération de la taxe foncière non-bâtie. Selon lui, « les planteurs sont doublement pénalisés. Ils payent la taxe foncière et la taxe d’habitation. Ils ne sont plus en mesure de régler autant de charges ».
Enfin, il demande aux usiniers de faire un bilan du tonnage réceptionné. « 60% des cannes sont toujours dans les champs. Il faut prévoir la suite de la campagne », conclut-il.

90.000 tonnes à rattraper

Hier après-midi sur les ondes de KOI dans l’émission "Temps réel", Jean-Yves Minatchy a apporté plusieurs précisions. « Le plus gros souci des planteurs, c’est de savoir à quelle sauce ils seront mangés à la fin de l’année », déclare-t-il avant de demander s’ils pourront récolter toutes leurs cannes d’ici la fin de l’année. Il rappelle que pendant deux semaines, 15.470 tonnes du Nord et de l’Est ont été transférées au Gol. Mais cela ne suffit pas à compenser, et le retard est maintenant de 90.000 tonnes.
Renouvelant la revendication d’un bilan, le président de la Chambre d’agriculture note que le premier rendez-vous décisif sera le 28 septembre : à cette date, l’usine de Bois-Rouge va-t-elle fonctionner ? Les moulins pourront-ils traiter les cannes ?
Quoi qu’il en soit, la campagne sucrière devra être prolongée, ce qui ne sera pas sans conséquence. En effet, au mois de décembre, le coup de sabre est moins efficace, le rendement du coupeur diminue. Autrement dit, les planteurs subissent un préjudice. Et sur ce point, Jean-Yves Minatchy déclare : « les usiniers doivent payer, c’est clair et net ».

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