Dominique Dambreville, engagée dans la lutte contre l’illettrisme et candidate de l’Alliance

« Main dans la main avec tous ceux qui souffrent de l’exclusion »

19 février 2010, par Manuel Marchal

Depuis de nombreuses années, Dominique Dambreville est impliquée dans la lutte contre l’illettrisme. 64 ans après l’abolition du statut colonial, plus de 100.000 Réunionnais sont touchés par ce fléau, malgré la scolarisation de masse. La directrice du Centre de lecture du Brûlé explique les raisons qui l’amènent à s’engager avec l’Alliance dans la concrétisation d’un plan réunionnais de développement durable.

Dominique Dambreville, quel est votre parcours ?

- Après mes études à l’École normale, je deviens maître formateur et on me confie la Direction d’un internat qui accueille des jeunes, leurs familles, leurs enseignants et des animateurs socio-culturels pour des séjours de classe d’environnement à vocation lecture-écriture (parce qu’on lit avec sa vie, sa culture et son environnement).
Le centre accueille aussi durant les congés scolaires des jeunes en internat pour des vacances littéraires.
Conseillère municipale à Saint-Denis, avec l’équipe de la Mairie j’ai mis en place la médiathèque François Mitterrand et les BCD avec Françoise Mollard dans les écoles dionysiennes.
Je participe également à des actions de coopération. J’ai ainsi travaillé sur les deux bibliobus offerts par l’Ambassade de France à Maurice, sur la Bibliothèque nationale des Seychelles avec Patrick Pillay, ministre seychellois de l’Éducation et de la Culture, ainsi que pour les bibliothèques des trois écoles françaises de Madagascar. J’ai aussi travaillé avec l’Éthiopie, pour former des animateurs qui interviennent auprès d’enfants qui n’aiment pas lire.
J’écris actuellement mon cinquième ouvrage, "Marignan à petite touche" et j’ai en projet un prochain livre destiné à la petite enfance, et qui sera accessible aussi bien aux Réunionnais qu’aux Malgaches.
Depuis le 14 mai 2001, je suis aussi Chevalier dans l’Ordre national du Mérite.

Quelles sont les raisons qui vous ont amené à vous intéresser à votre domaine de compétence, la lutte contre l’illettrisme ?

- C’est mon activité professionnelle. Je suis en contact permanent avec les enfants des 24 communes, et voir autant d’enfants aussi intelligents et malicieux ne pas savoir lire, c’est quelque chose de très inquiétant et qui ne peut pas laisser indifférent.
C’est un engagement personnel qui m’a conduit à participer à des actions dans mon domaine, car un des facteurs de l’échec scolaire, c’est l’illettrisme.
J’ai aussi pris conscience du peu d’efficacité des mesures prises dans ce domaine, car on a trop insisté sur les moyens financiers et humains sans se poser la question sur les raisons qui font que certains résistent à la lecture.
C’est aussi la volonté de lutter contre un sentiment trop général de fatalité. Il faut se dire : "debout les utopistes, on va y arriver main dans la main avec tous ceux qui souffrent de l’exclusion". Ensemble, nous pouvons créer.

Comment pensez-vous contribuer à la réussite du projet réunionnais de développement durable ?

- En participant à la responsabilisation de tous, jeunes et moins jeunes, en permettant à chacun de s’approprier les outils de sa responsabilité. Car où que l’on soit, quelle que soit sa place, on est responsable. Il est donc important de valoriser chacun d’entre nous.
Ma contribution au projet réunionnais de développement durable, c’est aussi en mettant l’accent sur la formation de la jeunesse, et il faut être ambitieux. Les actions des jeunes ne doivent pas se cantonner au ramassage des déchets dans les ravines pendant les vacances.
Ma contribution au projet réunionnais de développement durable, c’est également en développant les perspectives de solidarité. Solidarité intergénérationnelle car on a besoin des plus âgés qui portent l’Histoire et la continuité, en l’irriguant avec l’apport des jeunes. Solidarité personnelle dans les quartiers. Moi et mon voisin d’en face, on est solidaire. Quand quelqu’un a des difficultés, il faut courir à son secours, il faut penser à l’autre. Dans une île, on doit retrouver cette solidarité de manière urgente.

 Propos recueillis par M.M. 

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Messages

  • Bravo Dominique, pour tout le travail que tu as accompli, auprès des jeunes enfants de tout l’île, qui en repartant du centre de Brûlé chantaient "P’tit Angélo".

    Pour ceux qui sont plus âgés, qui désirent apprendre à lire à l’Ecole Enchantée, il serait bon qu’ils viennent en chantant.

    C’est certainement plus gai et c’est plus marrant.

    Je te souhaite, Dominique DAMBREVILLE d’être élue au régionales sur la liste de l’ALLIANCE.


Témoignages - 80e année


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