Maurice Gironcel, membre du Comité central du Parti communiste réunionnais

« Nous avons ainsi mis en place un plan de relance anticipé »

19 août 2009, par Geoffroy Géraud-Legros

Maurice Gironcel rappelle que les nombreuses initiatives prises par des collectivités réunionnaises permettent de proposer de l’activité aux entreprises qui sont confrontées à la crise.

Maurice Gironcel, quels sont pour vous les enjeux de la rentrée ?

- On a beaucoup parlé beaucoup de la rentrée scolaire, et des problèmes très graves que soulèvent les questions du recrutement des professeurs des écoles, et la détresse des assistants d’éducation. Plus généralement, comment ne pas penser, lors de cette rentrée, aux salariés dans leur ensemble ? Ce sont eux qui subissent de plein fouet la crise : le chômage a augmenté de 18,5% au cours de l’année écoulée. La crise n’est pas la seule responsable : comment ne pas penser –aussi- à ceux qui ont interrompu des projets d’envergure, créateurs d’emploi.
Cette rentrée voit les réunionnais face à d’immenses problèmes : comme l’a rappelé le PCR au cours de la conférence d’hier, nous faisons face au véritable scandale que constitue le retard dans l’allocation du RSTA à ceux qui y ont normalement droit. Dans l’éducation aussi, on constate des situations inadmissibles : il y a la question du recrutement des professeurs des écoles, qui a divers niveaux, pénalise les jeunes Réunionnais, dans le présent et pour l’avenir. Et il y a bien entendu, la position très graves des assistants d’éducation, qui luttent pour conserver leur emploi.
A cela, s’ajoutent de graves problèmes structurels. Particulièrement douloureux est celui du logement social, où il y a 30.000 demandes en souffrance…et seulement 300 programmés au premier semestre 2009.

Face à la crise, l’Etat assume-t-il selon vous son rôle en terme d’investissements ?

- Rappelons que dans le domaine des investissements structurels, dans le lancement de grands chantiers et de grands projets, le PCR est un précurseur ; c’est par notre travail que les grands travaux créateurs d’emplois, de richesses, de lien social voient le jour. Hier ce fut la route des Tamarins ; demain ce seront le tram-train, la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise…Sur tous ces projets, nous ne nous sommes pas bornés à des engagements : nous avons obtenu que ces projets soient contractualisés. D’une certaine manière, nous avons ainsi mis en place un plan de relance anticipé, au travers de ces initiatives.
Pour l’avenir des investissements, les constats et les prévisions qu’on peut en tirer sont alarmants. Certes, le Gouvernement a lancé un plan de relance ; cela dit, les collectivités réunionnaises s’étaient déjà positionnées en terme de projets. Ainsi, fin 2008, ces derniers représentaient une valeur de près de 680 Euros, que l’Etat disait pouvoir financer à hauteur de 75%. Aujourd’hui, les sommes qui seraient disponibles –et je dis bien « qui seraient » se montent à 45 Millions. Par exemple, Le Port et Sainte-Suzanne pourraient toucher 300.000 et 700.000 euros pour des projets dont les coûts respectifs sont de 15 et de 45 millions.
On voit bien qu’on est loin du compte, et que les financements sont loin d’être à la hauteur de ce qui pourrait être accompli. De telles disparités entre ce qui est fait et ce qui est annoncé montre bien la nécessité d’accroître la transparence et d’en finir avec les effets d’annonce.
Au-delà, la situation très difficile dans laquelle nous nous trouvons en cette rentrée montre la nécessité d’une politique de rassemblement, autour d’un projet réalisé par les Réunionnais et pour les Réunionnais.

Propos recueillis par Geoffroy Géraud

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