Alain Zaneguy, conseiller général de Sainte-Clotilde

« Nous devons avancer de manière optimiste et offensive »

9 mars 2009, par Manuel Marchal

Alain Zaneguy tire les premiers enseignements de la mobilisation du 5 mars. Il estime qu’il est nécessaire de répondre à l’urgence immédiate tout en faisant avancer des propositions pour en finir avec la crise structurelle que connaît La Réunion depuis des décennies.

Quel enseignement tirez-vous des manifestations du 5 mars ?

— C’est tout d’abord un sentiment de fierté. Culturellement parlant, nous n’avons pas l’habitude de voir autant de monde se rallier à une bonne cause. Cela dénote une prise de conscience.

Que peut-il se passer maintenant ?

— On pourrait dire que le gros œuvre a été fait en Guadeloupe et en Martinique et le transposer à La Réunion en matières de revalorisation des salaires et de baisse des produits. Ce sont deux leviers pour améliorer le pouvoir d’achat. Ce sont des revendications immédiates auxquelles il faut répondre, mais on ne peut pas se satisfaire que de cela. On aura gagné sur le court terme, mais il faut aller au-delà si l’on ne veut pas que se pose à nouveau ces problèmes dans quelque temps.

Comment répondre durablement aux problèmes de la société réunionnaise ?

— Nous devons profiter des États généraux pour poser les vrais problèmes sur le devenir des Réunionnais, sur la place du Réunionnais dans son pays. Si on ne règle pas ces questions tout de suite, alors la crise va repartir.
Nous avons des jeunes de plus en plus diplômés et de plus en plus nombreux qui sont exclus du monde du travail. Cela ne peut pas continuer comme cela, il en va de la cohésion de la société réunionnaise.
Tous ceux qui ont choisi de partager la communauté de destin de La Réunion doivent dire qu’ils ne doivent plus accepter de recevoir des compétences extérieures au détriment des compétences locales.
Tous ensemble, luttons pour la prise en compte des préoccupations de La Réunion au plus haut niveau.

Quel pourra être le contenu de ce débat ?

— Nous devons dépasser le cadre de la peur. À chaque fois que l’on a parlé d’évolution, certains ont agité la peur.
Nous avons des choses intéressantes à faire avec les pays de notre région. Pourquoi ne pas privilégier nos besoins de consommation en intensifiant les échanges avec les pays voisins ? Cela diminuera le coût du transport et nous rapprocher de pays avec qui nous avons des liens culturels, comme par exemple la Chine ou Madagascar.
Nous devons avancer de manière optimiste, offensive et conquérante pour que La Réunion puisse aller vers le développement durable.

Propos recueillis par M.M.

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Messages

  • Je suis d’accord avec les propos de Mr Zaneguy et il dois parler sans tabou:il faut instaurer la préférence régional et il n’y à pas de honte à cela.Je vous transmet une 2éme mesure :que le 20 décembre sois FERIE,CHOME,PAYE pour que l’unité du peuple Reunionnnais sois vraiment reconnu et passe avant l’économie de profit(que tout sois reellement fermé pour rendre hommage à nos anciens).


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