Brigitte Malet, militante associative

« Nous en avons assez de payer, nous n’avons plus d’argent, nous avons faim !!! »

12 février 2009, par Jean Fabrice Nativel

Face à la vie chère, Brigitte Malet, militante associative, appelle à l’union de La Réunion pour sortir de cette situation. « Ne nous laissons plus spolier… Ne nous laissons plus abuser… Demandons des comptes, agissons, réagissons ! », clame-t-elle.

Comme des milliers de Réunionnais, régulièrement, vous faîtes vos courses dans les grandes surfaces ou au marché forain. Car il faut bien, bon gré mal gré, subvenir à ses besoins quotidiens. Se nourrir est une préoccupation de milliers de Réunionnais et surtout des plus nécessiteux. Que pouvez-vous nous dire sur les prix des produits dits « de première nécessité »  ?

- Déjà, qu’appelle-t-on produits de première nécessité ? Selon nos besoins primaires, ça peut être l’alimentation, bien se nourrir pour être en bonne santé. Or, le paradoxe, des messages subliminaux nous parviennent : manger au moins 5 fruits et légumes par jour ! Malgré notre bonne volonté, quand le porte-monnaie est vide, nous ne pouvons satisfaire ces besoins élémentaires… De ce fait, nous nous sentons en contradiction avec la terre entière et des “malades en puissance”. Nous ne pouvons décemment suivre ces bons conseils. Nous nous sentons coupables de ne pouvoir donner à nos enfants le strict nécessaire.

Des familles aujourd’hui ont des difficultés pour se nourrir. Dès le 15 du mois, elles se retrouvent sans sous. Quel est votre sentiment sur cette situation ?

- J’ai dit, peut-être, l’alimentation est notre première nécessité, mais que nous reste–t-il sur un revenu RMA de 400 euros, une pension agricole de 280 euros, des indemnités journalières à 600 euros, un SMIC à 800 euros ??? Quand nous avons payé le loyer, le gaz, l’eau, l’électricité, les charges incompressibles, nous compressons nos estomacs ! Et nous ne pouvons même pas nous soigner !

Transparence sur la formation des prix

Que faire aujourd’hui selon vous pour que les Réunionnais aient de meilleures conditions de vie ?

- Il nous faut absolument prendre des dispositions, nous réunir, tout parti politique confondu, tout syndicat, toute association de travailleurs, toute association de chômeurs, de consommateurs. TOUS tant que nous sommes, nous devons réagir, unir nos efforts et dire au gouvernement : Nous en avons assez de payer, nous n’avons plus d’argent, nous avons faim !!!”.
Nous demandons une transparence sur la formation des prix. Nous voulons savoir pourquoi, par exemple, à l’achat, une bonbonne de gaz vaut 6 euros, alors que les consommateurs réunionnais payent 20 euros. À qui profite le crime ?
Nous voulons savoir à quoi sert l’Observatoire des Prix et des Revenus ? Nous voulons des comptes-rendus sur les marges bénéficiaires des gros zozos au pouvoir… Bann “béké” lé la !!! Carrefour lé a zot… Nou va vèy a zot dan carrefour d’chemin… Ban d’bzs d’paquet lé la, nou va cok a zot, na lèv gran matin.
Pour l’Observatoire des prix, nous voulons une baisse immédiate des produits de première nécessité, c’est-à-dire l’alimentation, le gel des loyers, le prix de l’eau égal pour tous, que les groupes de téléphonie arrêtent de nous voler.
Pour l’Observatoire des revenus, nous voulons une augmentation des minima sociaux, une prise en charge plus importante des frais médicaux. Nous voulons un SMIC à 1.500 euros, une meilleure répartition des bénéfices des entreprises car nous participons tous à leurs réussites.
« Celui qui paye a le droit de savoir », c’est le slogan du collectif Agir Pou Nou Tout. Celui qui travaille a le droit de savoir où passent les bénéfices de nos sueurs collectives.
J’appelle les Réunionnais à être vigilants dans les jours qui suivent, et si une action d’envergure se prépare, de répondre PRÉSENTS et à manifester notre mécontentement. L’union fait la force… La réunion décuple nos forces. Marchons vers notre avenir, celui de nos enfants… Ne nous laissons plus spolier… Ne nous laissons plus abuser… Demandons des comptes, agissons, réagissons.

Jean-Fabrice Nativel

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