Olivier Turpin, militant communiste

« Si on a des acquis sociaux et être ce que nous sommes aujourd’hui, c’est grâce au combat du parti ».

4 avril 2009

Joachine a eu la délicatesse d’écrire une page de la vie d’Olivier Turpin, militant communiste du Tampon. Elle nous a transmis ses notes que nous publions.

J’ai écouté Olivier Turpin me raconter un petit bout de sa vie de militant au Parti Communiste Réunionnais (PCR). Dans les Hauts du Tampon, vivant pleinement une retraite bien méritée auprès de son épouse, après une longue vie de travailleur et de militantisme, il participe toujours à la vie politique de son parti. Il est né en octobre 1929 et à presque 80 ans, il est de toutes les manifestations ainsi que son épouse qui a toujours été à ses côtés en toute circonstance et qui le soutient.

« Mi vote pour sak mi sa va aux réunions »

Il me raconte comment il a connu la politique et le PCR. Vers l’âge de 8 ans, sa mère était une militante du parti et elle assistait aux réunions de quartier, chez les uns et les autres et quelquefois sur la place publique, c’était une époque très difficile pour le militant communiste. Il lui demande : « Pour qui ou vote maman ? ». Elle lui répond : « Mi vote pour sak mi sa va aux réunions ». Elle fait allusion au PCR et elle lui parle de Léon Boyer, Vincent Séry et autres militants du Tampon. À sa majorité — elle était de 21 ans à l’époque —, Olivier s’engage à son tour dans le parti et assiste aux réunions, tient les bureaux lors des élections.

Il ne se laisse pas intimider

Il a connu les leaders politiques comme Léon De Lépervenche, Raymond Vergès, Lucas Évenor, qui se déplaçaient dans les quartiers. Je souhaite savoir si les femmes assistaient aux réunions, il me confirme que les femmes aussi se sentaient concernées par la politique. À l’époque de Paul Badré, il me raconte que c’était très dur, certaines personnes ont tout fait pour lui nuire à cause de ses idées politiques, mais bien qu’il ne soit pas de stature imposante, Olivier ne se laisse pas intimider et arrive à se défendre grâce à son franc parlé.

Les policiers traquent les militants…

Il me fait part d’un épisode où, lors des élections, des campagnes électorales, les policiers traquaient les militants communistes en tirant des coups de pistolets jusque sous les caniveaux où ces derniers vont se cacher. Il aurait beaucoup à raconter sur les scrutins des votes de l’époque, sur ceux et celles vivants(es) ou morts(es) qui votaient par procuration. Ces votes lui paraissaient un peu « surréalistes ». Quand il collait des affiches, il était embêté par les adversaires, qui l’insultaient. Ses affiches, une fois collées, étaient décollées, il recommençait à recoller et ainsi de suite. Il savait garder son sang-froid et dit avoir supporté beaucoup.

« Je n’aime pas l’exploitation de l’Homme par l’Homme »

Je lui demande pourquoi il a toujours été communiste. Il me répond : « J’ai gardé la ligne du parti parce que je n’aime pas l’exploitation de l’Homme par l’Homme, les salariés n’étaient pas bien traités, ils étaient méprisés ». Il constate qu’« aujourd’hui, les gens utilisent les richesses de la Terre à mauvais escient et gaspillent ». Il y a la faim dans le monde, la guerre, les armes... et cela l’attriste beaucoup.

« Aujourd’hui, dit-il, je milite toujours, je vais aux réunions avec mon épouse et j’adhère au parti. Mes idées n’ont jamais changé depuis 60 ans. Le parti peut aller de l’avant, il y a de l’espoir, si on a des acquis sociaux et être ce que nous sommes aujourd’hui, c’est grâce au combat du parti ».

C’étaient les confidences de Olivier Turpin, fidèle militant du Tampon.

Joachine

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