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Marc Kichenapanaïdou, président du GRAHTER
4 mai 2009
Le président du GRAHTER rappelle l’importance de la culture dans tous les domaines. Elle est indissociable du social, de l’économie ou de l’environnement.
Marc Kichenapanaïdou, les influences extérieures sont de plus en plus présentes via des médias tels que la télé par satellite. Est-ce un risque d’uniformisation de notre culture par rapport à une norme venue d’ailleurs ?
- Professeur émérite d’électrotechnique pendant plus de 20 ans, j’ai été plongé dans l’évolution des techniques. En particulier, en électronique. Deux événements m’ont marqué :
- Iouri Alekseïevitch Gagarine, cosmonaute soviétique, a été le premier homme à effectuer un vol spatial (le 12 avril 1961) ;
- Neil Armstrong, astronaute américain, a été le premier homme à marcher sur la lune (Apollo, 11-21 juillet 1969).
Le XXe siècle a fait un bond en avant extraordinaire. Notre île ne pouvait pas rester à la traîne. L’arrivée de la télévision, à La Réunion, en 1964, a provoqué un bouleversement. La plupart des familles se la sont appropriées. Il ne fait aucun doute qu’à partir de ce moment-là les mentalités ont commencé à changer.
Ainsi, tout en étant séparés par des distances parfois considérables, des centaines de millions téléspectateurs peuvent assister à un même événement, au moment précis où celui-ci se déroule, même si c’est sur la lune.
Le phénomène télévision est l’un des plus importants de notre époque, tant par sa diffusion prodigieuse que par la force redoutable qu’il porte en lui. On ne se demande plus aujourd’hui : « Que fera l’homme de la télévision ? », mais, avec quelque angoisse : « Que fera la télévision de l’homme ? »
Le côté négatif ? La vie familiale en pâtit, avec les bouquets de satellites TV. Presque toutes les familles de notre île y sont abonnées. On passe des heures et des heures devant la télévision. Entre parents et enfants, des cris, voire des bagarres, se font entendre lorsque quelqu’un change de chaîne. Le dialogue est mort dans la famille.
On a introduit une consommation de l’audiovisuel à outrance, dans ce pays. Et, petit à petit, on s’approprie une culture, une façon de vivre qui n’est pas la nôtre. Ainsi, peu à peu, notre identité se brise.
De nombreux critiques, experts et spécialistes parlent de "nivellement par le bas", d’ "abaissement de la culture", de "mythe de l’image", de "suggestion du banal", se fondant sur le fait que la télévision, destinée à une masse énorme de spectateurs, s’aligne souvent sur les goûts de la moyenne. Des téléspectateurs ne se donnent plus la peine de raisonner, mais adoptent des jugements tout faits et des goûts standardisés.
Ce danger existe, indubitablement, mais il n’est encore que secondaire par rapport à un autre, plus sournois et invisible.
La télévision suggère ou même "ordonne" ce qu’il faut penser. Elle pourrait, par exemple, très bien former les masses d’une manière donnée et orienter l’opinion publique dans une direction plutôt que dans une autre ; elle peut convaincre les téléspectateurs que ce qui est bien ou ce qui est mal, dans les domaines moral, politique, etc. Il faut bien avoir une influence énorme, voire même décisive, dans la vie de quelque pays que ce soit. La Réunion n’échappe pas à ce phénomène. On peut remédier à ces effets en n’usant du petit écran qu’avec délicatesse et prudence. Ceci n’est pas aisé à obtenir, mais c’est indispensable.
Quel type de mesure de fond pourrait ressortir des Etats Généraux dans le domaine de la culture ?
- Dans un document de proposition, le G.R.A.H.TER (Groupe de Recherches sur l’Archéologie et l’Histoire de la Terre Réunionnaise) a publié des mesures concrètes dans le domaine culturel, qui se résument à six propositions :
1) Mettre en chantier une réflexion sur le rôle, la place et l’organisation des institutions du secteur culturel.
Cette réflexion ne concernerait pas seulement ce que l’on appelle les grands projets, même si la réflexion sur leur mode de fonctionnement a été beaucoup trop embryonnaire au cours de la dernière décennie.
C’est de manière plus globale encore que devrait être menée cette réflexion : parvenues à un stade de leur développement qui provoque une crise de leur gestion, les institutions culturelles sont aujourd’hui confrontées à une échéance majeure, qu’il convient de préparer : penser ou repenser les institutions en outre-mer d’avant la crise.
2) Donner la priorité à une action contre toutes les formes nouvelles d’exclusion et de régression culturelle. Cette politique privilégierait la formation, aussi bien celle des professionnels que celle des élèves, des enseignants et du public.
3) Intégrer la dimension européenne dans la politique régionale de développement des industries culturelles.
4) l’archéologie : une action nouvelle dans l’île. Notre pays a été découvert au Xe siècle et peut-être même avant. Comment en avoir la certitude ? Il faut pour cela faire parler la terre réunionnaise.
5) La mémoire : l’histoire de notre pays se trouve chez nos anciens. Il faut procéder à la récolte de leur mémoire, indispensable pour comprendre l’histoire de notre peuple.
6) Aide aux associations départementales, régionales et locales.
Enfin nous avons insisté pour que cessent les tracasseries administratives pour une simple virgule ou un chiffre manquant. Car, il y en a qui prennent un malin plaisir à bloquer les dossiers. Il est temps de faire un peu plus confiance aux acteurs culturels qui côtoient chaque jour les citoyens sur le terrain.
Les Etats Généraux ont oublié les actions culturelles et pourtant tout est culturel dans la vie. Se détacher du culturel, pour s’occuper uniquement du social, des constructions, de l’économie,… il y a un manque pour le développement, l’épanouissement d’un pays.
Comme le dit si bien notre grand écrivain Victor Hugo : « Celui qui ne s’occupe pas de la culture, c’est la culture qui s’occupe de lui ». C’est valable aussi dans les autres domaines.
A travers ce texte, voilà quelques pistes que nous aimerions trouver dans le débat aux Etats Généraux.
Le XXIe siècle sera-t-il celui de l’appropriation pleine et entière par le Réunionnais de toutes ses origines, d’où qu’elles viennent ?
- C’est un vœu pieux. Je ne crois pas à ce genre de miracles. Nous vivons dans une société de consommation… et pourtant 52 % de notre population vivent sous le seuil de la pauvreté. Département français, les lois de la République s’appliquent pleinement à La Réunion. Les pouvoirs successifs ont habitué les Réunionnais à vivre avec des "petits secours par ci par là", sous forme de prestations sociales, - ce qu’on appelle "la politique de la main tendue". Quel manque de dignité que de tendre la main !
Je travaille beaucoup avec les personnes âgées. Je les écoute. J’enregistre leurs récits de vie. Nous en avons au G.R.A.H.TER publié plus d’une vingtaine. A chaque foi, que je les écoute, je suis émerveillé de constater leur courage, leur sens de la responsabilité, leur fierté d’être Réunionnais. Leurs luttes ont souvent été de payer pour la reconnaissance de leur identité. Grâce à eux, nous héritons là d’une histoire, encore qu’il nous faut continuer à écrire.
Ce qu’il faut faire ?
Il faut que nous cessions de tendre la main. Nous n’avons pas de poil dans nos mains. Ou plutôt, il serait indigne d’en avoir. Nous avons dix doigts, c’est pour créer. Créons donc, en travaillant. Mettons-nous au travail. Tout est possible. Il faut vouloir ! A ce moment-là, le chômage diminuera. C’est seulement à cette condition que le XXIe siècle sera une appropriation pleine et entière de notre fierté d’être Réunionnais.
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