Le savoir-faire réunionnais

Une idée de Marcel Bolon : la pelle DERCAS

6 novembre 2009

L’innovation est une tradition bien ancrée dans le savoir-faire réunionnais. C’est ce que rappelle encore cette proposition faite par un de nos lecteurs lors des États-généraux de l’Outre-mer.

Dans le cadre des États-généraux de l’Outre-mer, je propose de faire un essai d’utilisation de la pelle à planter DERCAS.
Cet outil permet de fouiller rapidement des trous pour semer des graines et planter des petits plants. Elle est composée d’une petite pelle pointue avec une manche transversale et d’un repose pied. La pénétration de la pelle dans le sol est facilitée par l’addition de la force des bras et de la jambe droite. Elle est facile à réaliser. Elle est solide et coûte une dizaine d’euros, donc accessible au plus grand nombre de personnes.
Pratique, elle est facile à transporter, dans les endroits inaccessibles aux engins mécaniques. Elle facilite le labour du sol et la plantation. Elle est un outil de plus pour le développement et l’entretien des jardins familiaux. Elle est efficace pour planter des hortensias, des crotons et toutes sortes de plantes décoratives le long des routes pour améliorer l’attractivité touristique de notre Île. Elle peut être très utile pour planter des plantes grimpantes : grenadine, pois, raisin, chouchou sur les supports déjà existants comme les clôtures.
Pour les petites exploitations agricoles, elle peut faciliter la plantation du maïs, des haricots sur les parcelles actuellement peu utilisées : en intercalaire avec la canne, en espaçant de quatre à cinq rangées pour l’aération, elle procure un revenu complémentaire.

Une fois les graines ou les plants mis en terre, nous pourrons vaquer à nos occupations habituelles. La nature travaillera pour nous.
Cette pelle peut donc avoir un impact économique environnemental, touristique et social. Elle permet de produire plus, d’embellir nos routes touristiques et de fournir une petite activité occupationnelle à ceux qui le souhaitent et qui ont un lopin de terre. II est conseillé d’apporter un peu d’engrais, de la matière organique et de l’eau par un simple système de tuyau d’arrosage percée de quelques trous au pied de la plante. Entre la plantation et la récolte, il faudra certes beaucoup de patience. Mais la terre n’a jamais trahi personne. Dans le cadre de la coopération régionale, on peut proposer cet outil à nos voisins. Elle participera à la lutte pour l’auto-suffisance alimentaire.

La vie montre qu’un article de presse est insuffisant pour concrétiser une idée même très simple. Aussi, je suggère la création d’une petite équipe de piqueurs de graines et de plants, de deux ou trois personnes par commune. Avec une pelle et un sac à deux poches en bandoulière pour l’engrais et les graines, ils feront des démonstrations gratuites pour sensibiliser la population des Hauts en particulier. Plus le nombre d’utilisateur de la pelle DERCAS sera nombreux, plus son impact sur le coût de la vie sera efficace. Planter rapidement dans l’Ouest est un impératif pour mieux tirer profit de la courte période de pluviométrie. La prise en compte de la notion du temps dans l’activité agricole est nécessaire.
La notion de surface ne doit être le critère unique.
La production ne doit pas être reversée aux plus performants, mais aussi être étalée sur le plus grand nombre de personnes en leur fournissant les outils appropriés à leurs réelles situations.
Avec plus de deux cent milles Réunionnais vivant en dessous du seuil de pauvreté et avec plus de quarante mille chômeurs, la pelle DERCAS ne doit pas être ignorée et sous-estimée.
Le mot DERCAS, c’est pour attirer l’attention du Département, de l’État, des Communes, des Associations et des Syndicats.

Marcel Bolon

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