À ceux que l’idée laisse sceptiques voire franchement hostiles

30 mars 2006

L’idée qu’a relancée l’architecte Denis Dupuy d’une ligne de cabotage qui relierait le port de la Pointe des Galets à celui de Sainte-Marie, idée qui n’est pas nouvelle et que nous avons évoquée ici même dans notre “Libres propos” d’hier, ne soulève pas que des objections. De plus en plus de responsables - élus ou pas - se mettent à penser que toute difficulté trouve solution.
Une liaison Nord - Ouest par la mer ne relevait pas de l’urgence tant que l’avenir de la route du littoral n’apparaissait pas bouché. Mais aujourd’hui que l’on sent (et qu’on comprend) que M. Laurent Cayrel ne veut pas (parce que cela n’est pas possible) ouvrir les “13 kilomètres de tous les dangers” aux véhicules particuliers sans un niveau suffisant de sécurité qu’il ne sera pas aisé de trouver, la voie maritime offre ses possibilités. Et l’on se dit qu’il est urgent de sortir les plans et les projets qui sont sur les étagères ou sur les bureaux et de regarder sérieusement la question.
Quels travaux sont nécessaires pour que le port de Sainte-Marie soit adapté à la nouvelle fonction qu’on pourrait lui demander : l’accueil et l’embarquement de passagers, ainsi qu’un va et vient de taxis collectifs et de bus pour acheminer ceux-là vers Saint-Denis (et vice-versa) ? Les exemples ne manquent pas dans le monde de ces “barges” ou ferries qui relient des îles entre elles ou avec leurs continents. Quel est le prix d’un quai où accosteraient les bateaux ? Quel est le coût de quatre ou six de ces bateaux ? À ce genre de questions, il n’est pas difficile de répondre. Cela se fait déjà... On peut aller vite et tenter de tout régler en un minimum de temps.
Un ami m’indiquait que la réalisation de parkings sécurisés aux abords des points de départ s’impose. Est-ce là une difficulté au Port et à Sainte-Marie ? Cet ami notait encore que nos touristes qui débarquent à l’aéroport de Gillot pourraient, pour ceux d’entre eux dont c’est la destination, gagner l’Ouest par la mer. Ce qui est autrement plus sympa que la traversée de Saint-Denis et celle d’une route littorale plus que jamais classée à hauts risques. Il notait également que ce serait l’occasion d’expérimenter dans notre île ce qui est en train de réussir en France et qui s’est depuis longtemps imposé dans beaucoup d’autres pays : des gares à vélo où un système de location de bicyclettes vous permet de gagner votre lieu de travail ou d’affaires...
À ceux - et, vous verrez, ça ne manquera pas - que l’idée laisse sceptiques voire même franchement hostiles (c’est qu’il y a des difficultés, pardi !), on pourra toujours répondre qu’après 50 ans d’une route dont on a cru qu’elle empêcherait la falaise d’y tomber et la houle de l’affouiller, il est peut-être temps d’imaginer d’autres alternatives. Et de se dire qu’il va sérieusement falloir changer nos habitudes de vie...

R. Lauret


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