À l’époque, les agents de la prophylaxie passaient

14 janvier 2006

En rendant public “le taux des arrêts de travail liés au chikungunya”, le docteur Lagacherie, médecin-conseil à la Caisse de Sécurité Sociale, vient de donner raison à ceux et à celles qui n’ont pas attendu pour alerter l’opinion publique et les autorités locales et nationales sur l’importance dramatique des effets du virus transmis à l’Homme par les moustiques. Ceux-là et celles-là n’ont donc pas fait acte d’exagération quand ils évoquaient le nombre de 30 à 40.000 individus touchés par cette peste virale.
Les chiffres publiés par le docteur Lagacherie font frémir. Entre le 21 novembre 2005 et le 10 janvier 2006, soit sur une période de 50 jours, le taux des arrêts de travail dus au chikungunya est passé, pour le secteur de Saint-Denis, de 0,5% à 12%... pour le secteur de Saint-Paul, de 4,8% à 12%... pour Saint-André, de 2% à 24%... enfin, pour Saint-Pierre, de 11% à 36%. D’où un pourcentage pour l’ensemble de l’île qui, de 5%, passe à 22%. Quatre fois plus de moyenne donc, avec la pointe saint-andréenne (12 fois plus) !!!
Moralités diverses à retirer de cela : tout d’abord, ceux qui ont accusé Gélita Hoarau et le P.C.R. d’avoir voulu inventer le drame et chercher à créer la panique, pourraient peut-être s’excuser d’avoir été à ce point aveugles, voire même d’être restés incrustés dans un réflexe d’anticommunisme primaire qui n’a pas de raison d’être lorsqu’on veut être pris au sérieux. S’excuser, ce n’est jamais se rabaisser.
Ensuite, sans doute tirera-t-on l’enseignement qu’en matière de virus et de moustiques, il est hasardeux d’attendre que le mal s’étale, s’étende, se généralise. Là, le principe de précaution s’impose, quitte à devoir constater par la suite que l’on a peut-être exagéré son inquiétude.
Enfin, il faudra convenir que sous nos latitudes, la prévention se conjugue au temps du présent d’un indicatif impératif et sans conditionnel. À l’époque, à intervalles réguliers, les agents de la prophylaxie passaient dans les cours. Nos anciens n’étaient pas plus couillons que nous. Avec des produits de base et les méthodes les plus simples, ils “nettoyaient” nos nids à larves de toutes les espèces. Et cela, pendant des dizaines et des dizaines d’années, a donné des résultats.
Il s’agit aujourd’hui de savoir s’adapter à la réalité de l’aménagement de notre territoire et de nos modes de logement et de vie.
Bon... ne remuons pas dans certaines plaies les couteaux du bons sens et du sens de la perception des réalités locales. Constatons qu’aujourd’hui, tout le monde a pris la mesure de la situation et félicitons nous que Gélita et le PCR, finalement, hein !, n’ont fait que leur boulot...

R. Lauret


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