À l’heure de l’ovale...

2 octobre 2007

Le décor est maintenant planté avec la fin des matchs des quatre poules de la Coupe du Monde de Rugby. Nous savons quelles sont les huit nations qui, à partir de samedi, disputeront, en matchs directement éliminatoires, l’ultime ligne droite.
Pas de bien grandes surprises, si ce n’est la présence des îles Fidji qui devancent le Pays de Galles en poule B. Sinon, toutes celles qui pouvaient être là s’y retrouvent.
Quarts de finale donc pour respectivement l’Australie et l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande et la France, l’Afrique du Sud et les Fidji et enfin l’Argentine et l’Ecosse.
Un seul de ces quatre “quarts” ne se déroulera pas en France. Et c’est vers Cardiff, au Pays de Galles, que bien des regards seront tournés samedi prochain. Un de ces quarts de finales les plus attendus s’y dispute en effet avec la Nouvelle-Zélande (autrement dit les redoutables “All Blacks”) et la France.
La prudence ainsi que le sens de l’objectivité devraient nous pousser à penser que ceux qui ont gagné leur quatre matchs de la poule C, marqué 46 essais et 309 points en n’encaissant que 35, sont les grands favoris. Certes, ces “All Blacks” qui n’avaient à se mesurer qu’à l’Ecosse, l’Italie, la Roumanie et le Portugal n’ont pas connu la difficulté. Et, contre la France, ils vont soudain se heurter à une grande nation de rugby.
Et c’est d’optimisme et de foi que va donc s’entretenir la flamme de tous ceux qui rêvent que, dans 20 jours, le trophée de cette Coupe du Monde descende les Champs Élysées au bout des bras de quinze gaillards vainqueurs qui, ce jour-là, seront des milliers par dizaines à communier dans la même ferveur. Rappelons-nous 1998 et la Coupe du Monde de Football...
Que pensera alors un Daniel Herrero, lui qui, sorti du « cœur de la balle », ne manquera pas de se dire qu’il n’est plus dans la dynamique d’aujourd’hui qui est, semble-t-il regretter, « si loin de cette âme antique qu’incarnait le rugby... ».
Pour l’auteur de “Passion ovale”, « maintenant, l’ovalie, c’est une autre génération de rugbymen qui a suivi l’évolution du monde. On est passé d’une pratique existentielle à un spectacle, d’un univers d’enfance ludique à des enjeux très professionnels... ».
Mais le rugby a permis à plus d’un d’« éprouver des excès émotionnels qu’une civilisation trop sage ignore ou réprouve »...
Et tout au long de cette semaine qui culminera dans son temps de fièvre samedi soir vers 21h pour se terminer une heure et vingt minutes plus tard, sûr que la France d’ovalie se souviendra qu’en 1999, les Néo-zélandais, tout “All Blacks” qu’ils étaient, furent croqués 43-31 par un XV tricolore héroïque.
Il ne reste plus à ce dernier qu’à être encore héroïque et à rééditer l’exploit. Sinon... ben sinon, la vie continuera puisque, comme on le sait, dans ce sport, la troisième mi-temps rapproche les plus nobles voyous qui se sont marchés dessus pendant plus d’une heure quelques instants avant.

Raymond Lauret


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