À l’ombre du cinquantième anniversaire de la L.R.F.

25 septembre 2006

C’était ce samedi 23 septembre, à Suzhou, grosse cité à l’Ouest de Shanghaï. Dans l’immense stade de 60.000 places, il est 16h50. L’arbitre vient de siffler la fin du match du troisième division professionnelle qui a opposé cet après-midi la “Genbao Football base” entraînée par Claude
Lowitz à l’équipe locale réputée d’un bon niveau.
Pour ceux d’entre vous qui n’ont pas encore pris l’habitude et la mesure de ces noms, rappelons que M. Xu Genbao est en Chine ce qu’un Michel Platini ou un Aimé Jacquet sont en France : un personnage auquel le football a donné une stature nationale. Un homme incontournable, reconnu, qui gêne certains.
Xu Genbao est venu à La Réunion en 1999. Là, il a été séduit par ce qu’il a vu de notre système de formation. C’est que nous l’avions emmené à la Plaine des Cafres, là où, sous le regard attentif alors d’Axel Royer et aujourd’hui de Jacques Lopez, et avec l’aval de la L.R.F. et de Yves Éthève, Yves Dupuy dirige ce que notre football fait de mieux.
Par delà l’amitié qui est née alors entre nous, un enjeu de taille est apparu. C’est que la Chine qui ne manque pas de moyens financiers (il suffit de voir la qualité des installations sportives qui s’élèvent un peu partout et notamment dans les grandes villes) ne dispose pas, en sport collectif et plus particulièrement en football, d’écoles de formation. "C’est son gros problème, note la journaliste Séverine Bardon. L’insuffisance des écoles de formation explique les difficultés du pays à recruter de jeunes talents dans les clubs ou l’équipe nationale".

Xu Genbao a eu le mérite de comprendre qu’un pays de 1,4 milliard d’habitants se doit de combler une aussi évidente lacune. D’où cette convention un peu naïve que nous avions à l’époque signée avec lui en notre qualité de Président de l’OMS du Port. Une convention qui a pris corps grâce à l’engagement personnel de Claude Lowitz qui a, en quelque sorte, souhaité adhéré à l’idée de l’ancien Ministre du Général de Gaulle, Alain Peyrefitte, lequel a consacré deux ouvrages sur la Chine qui s’éveillera et qui s’est réveillée.
C’est pourquoi, samedi après-midi, au terme d’une deuxième mi-temps de toute beauté et d’un match qui a vu les jeunes protégés de Claude Lowitz l’emporter 4 buts à 1 face à une équipe réputée solide, passé l’instant de grande satisfaction et, pourquoi ne pas le dire, d’intense fierté, je ne pouvais pas ne pas laisser place à un rêve : celui de voir notre île, dans le plateau des échanges et de la coopération, apporter pleinement le meilleur de son savoir-faire dans le domaine de la formation. Oui, et si toute notre île réunie donnait une suite à ce qu’un OMS a, avec le concours de Claude, tout seul entrepris ?
Au moment où la L.R.F. fête son cinquantième anniversaire, la réflexion sur son passé doit pouvoir s’enrichir d’une projection vers un rêve à vivre. Lorsque j’entends Claude s’exprimer en langue chinoise avec ses jeunes footballeurs, lorsque je sais que le travail qu’il réalise à Chongming et à la “Genbao base” interpelle bien des responsables chinois, je me laisse à imaginer que le football réunionnais a un rôle à jouer pour que la coopération entre notre petite île et l’immense Chine ne se limite pas aux seuls échanges commerciaux dont on sait qu’ils ne peuvent être qu’à directions uniques.

R. Lauret


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