À la croisée des peuples de l’eau...

2 décembre 2006

Depuis hier, “La Boudeuse” est à quai, au Port. Depuis... une éternité, cet immense “trois-mâts” a quitté sa base, quelque part, loin de chez nous.
C’est un “trois-mâts” de 46 mètres qui étend aux vents mauvais pas moins de 13 voiles, des centaines de poulies, cabillots et margouillats et encore 4.500 mètres de cordage, de drisses, d’écoutes, d’armures et de cargues.
Sur le site Internet de la grosse goélette, nous apprenons qu’elle est un véritable petit village autonome qui fabrique son eau, son électricité, son froid. Et qui a entamé un tour du monde consacré “aux peuples de l’eau”. Comprenez que ceux qui y font office de marins ont choisi de tourner la page des civilisations de la consommation outrancière pour rechercher et apprécier l’authenticité qui reste encore de la vie...
Sur Internet donc, avec Patrice Franceschi, son capitaine, l’équipage vient de toucher les alizés quatre degrés au sud de l’équateur. Écoutons le : « ... Tout s’améliore alors. Nous filons d’un coup toutes voiles dehors, plein ouest vers les Chagos, cet archipel totalement perdu au milieu de l’océan, sans un seul habitant. Nous l’atteignons au bout de quelques jours, pénétrant dans la passe de l’un de ses atolls appelés Salomon. En moins d’une heure, nos canots sont à l’eau depuis les bossoirs et nous débarquons sur une plage déserte et magnifique, juste pour goûter l’insigne plaisir de mettre le pied sur une terre nouvelle pour nous. Le reste de notre vie ne sera peut-être pas suffisant pour nous redonner l’occasion de revenir dans des parages aussi perdus. Des Chagos nous remontons ensuite plein nord vers les Maldives, toutes proches désormais. Enfin, au 29ème jour de mer depuis la Malaisie, nous atteignons le minuscule atoll d’Addu, sans avoir vu âme qui vive. Depuis quinze jours, nous avons donc engagé la dernière étape de notre traversée de l’océan Indien. Elle nous mènera dans la péninsule arabique. En cette saison, les vents de la mousson que nous avons retrouvés sont puissants sur les quelque 2.000 milles du parcours. Les 40 nœuds (force 8) sont monnaie courante et on ne trouve rien en dessous de force 6. Nous sommes en plein dedans avec ravissement. Les prochains jours de mer vont continuer à être difficiles, donc intenses et exaltants. Ainsi va la vie, ainsi va l’aventure ».
“La Boudeuse” est créole de notre île pour un mois.
Hier, ma journée fut rude et particulièrement chargée. A l’heure de mon billet, j’avais envie de remercier Internet de m’avoir offert ces quelques lignes de fraîche évasion. Ce que je fais donc.

R. Lauret


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