Actualité du Mahatma Gandhi

26 septembre 2006

Ce 2 octobre 2006, nous fêterons l’anniversaire de la naissance de Mohandas Karamchand Gandhi (02/10/1869 - 30/01/1948), dont l’histoire a perpétué la mémoire sous le nom de Mahatma, ce qui signifie “la grande âme”. Assassiné le 30 janvier 1948 par l’acte irresponsable d’un fanatique religieux, le message de ce leader politique reste éminemment actuel.

L’élément crucial de son action fut la non-violence, philosophie qui put faire plier le plus grand empire du monde, la Grande-Bretagne, et des personnes aussi illustres que le Pasteur Martin Luther King, le Président Nelson Mandela ou le Dalaï-lama, ont fait perduré jusqu’à ce jour la pertinence et la validité de cette notion. Rappelons que l’œuvre qui a guidé la vie du Mahatma tout au long de son existence fut la Bhagavad-Gita, le fleuron philosophique de l’hindouisme, qui préconise la synthèse existentielle de la dévotion, de l’action désintéressée et de la connaissance. D’autres auteurs comme Tolstoï, Ruskin, Thoreau ont aussi influencé le père de l’indépendance de l’Inde acquise en 1947. "Les prochaines générations auront dû mal à croire qu’un tel homme ait pu exister", a déclaré Albert Einstein, Prix Nobel de Physique en 1921.

Pourquoi cet exemple est-il si atypique ? Le Mahatma Gandhi a grandi dans un milieu où plusieurs confessions religieuses coexistaient, comme c’est souvent le cas en Inde (chrétiens, jaïns, musulmans, bouddhistes, hindous, sikhs). Suivant ses études de droit en Angleterre, il s’adapte au contexte occidental et son premier combat concerne la défense des droits des minorités en Afrique du Sud. C’était un homme timide, presque introverti, mais quand il s’agissait de s’insurger contre l’injustice pratiquée à l’encontre des plus faibles, la vaillance et l’intrépidité de l’organisateur de la marche du sel illuminaient les faces et les ardeurs. Surgissait alors Arjuna, le disciple de Krishna, dans la Bhagavad-Gita, à qui le Seigneur exhortait : "Lève-toi et combats !" (Chap. 2 v. 37) quand le guerrier se lamente et hésite. Gandhi n’acceptait aucune discrimination entre les hommes et les femmes que ce soit par la classe, la race ou la religion.

Aujourd’hui, à l’heure où le terrorisme exerce ses séductions mortifères au niveau mondial, où le fossé ne cesse de se creuser entre les nantis et les laissés-pour-compte, où la notion du divin est instrumentalisée pour servir les intérêts humains, il n’est pas inutile de se souvenir que le réel ne nous est pas imposé, qu’il est bien souvent le résultat d’une abnégation mise en actes, pourvu qu’elle soit orientée vers des valeurs faisant appel à ce que nous possédons de plus noble. Comme celles formulées par le poète Jalal-ud-din Rumi, que le Mahatma citait en chantant : "Me détournant du combat extérieur, je me consacre au combat intérieur". Ce qui ne l’empêchait pas de se définir comme "un rebelle rêvant d’une société d’égaux". Prenons bien toute la dimension de ce rêve qui a mis les Anglais hors de l’Inde, qui a éliminé l’apartheid en Afrique du Sud, qui a permis l’égalité des droits pour la population Afro-américaine aux États-Unis, qui fait résonner un rire tibétain, encore, en ce moment...

Radjah Véloupoulé


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