Après la mort, la nuit, d’un jeune de 18 ans

21 août 2007

Pour plusieurs raisons, la mort du jeune Djiva Souprayenmestry m’a moi aussi bouleversé. Je connais la famille de ce jeune garçon et plus particulièrement son père, Gérard, qui dirige la société de "Transports Souprayenmestry". Djiva avait 18 ans et malgré une maladie tenace (le Lupsus érythémateux systémique) qui dérègle le système immunitaire censé protéger l’organisme, il aimait la vie et savait communiquer à ses camarades ses passions de jeune homme. Sa scolarité était bonne. Il allait entamer sa Terminale au lycée de La Possession. Il ambitionnait de succéder demain son père à la tête de la belle entreprise familiale.

Djiva est mort et d’aucuns ont eu le sentiment que c’est suite à une série d’insuffisances. Insuffisances quant au diagnostic du médecin consulté, quant à la qualification de l’ambulancier de service, quant au choix de l’établissement hospitalier dionysien plutôt que saint-paulois.

Djiva est mort dans la nuit de vendredi à samedi. Son père a décelé des troubles chez lui vers 19h. Et à partir de 19h, c’est le constat fait : il y a une accumulation de “flottements”... SOS Médecins intervient et « se veut rassurant »... Jusqu’à ce que, passé minuit, une ambulance arrive... Il sera trop tard. Sur la route qui le mène à Bellepierre, Djiva a cessé de respirer, il a cessé de vivre.

Pour Gérard Souprayenmestry, il s’agit, avec la plainte qu’il va déposer, de tirer au clair ces insuffisances qu’il juge graves - et on le comprend, lui qui y a perdu un fils de 18 ans. « Je pense aux autres parents et aux autres fils sur lesquels pareille catastrophe pourrait s’abattre encore  », dira-t-il les larmes aux yeux.

Djiva est mort, la nuit. Et inévitablement, on se pose, ici et là, la même question : si ses malaises et autres signes étaient apparus de jour, aurait-on eu la même accumulation de disfonctionnements et d’insuffisances ?

Ne devons-nous pas nous pencher sérieusement sur la nécessité d’une véritable permanence d’un service médical de qualité et aisément accessible ? La société réunionnaise ne doit-elle pas trouver la riposte qu’il faut à ce que l’on appelle le traumatisme de l’insécurité dont sont l’objet les centres médicaux la nuit ?

Parce que le soir, on vous pique la roue de votre voiture en plein centre de St Denis rue Jean Chatel à deux pas du Commissariat de Police, n’allez-vous plus vous garer de nuit à St Denis ? Parce qu’il y a des fous qui circulent sur nos routes, n’allons-nous plus sortir en voiture ?

Il y a manifestement urgence à consolider notre carte médicale dans ce qu’elle a aujourd’hui d’insuffisante : les permanences de nuit.

Si la mort de Djiva pouvait au moins servir à faire ici avancer les choses, ceux qui pleurent un fils, un frère ou tout simplement un jeune homme quelque peu pourront s’en consoler...

Raymond Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus