Au fond de nos souvenirs bien nostalgiques

7 mai 2007

Ce lundi matin, le soleil offre à tous les vainqueurs de la Présidentielle d’hier dimanche 6 mai 2007, la douce tiédeur de ses lumineux rayons. Les perdants vont tenter de se couvrir d’un vernis, histoire de se draper d’une once d’indifférence et de mettre quelque distance entre, d’une part, ce jour de tous les regrets et de beaucoup de ressentiments et, d’autre part, les batailles qui se profilent déjà à l’horizon. C’est qu’il ne reste déjà plus qu’un peu plus d’un mois pour qu’on remette ça : les législatives, ce sont les 10 et 17 juin prochains.

Ce matin, ma sympathie va aux perdants. C’est comme ça chez moi ! C’est une manière d’être que j’ai prise il y a très longtemps, sur les terrains de football, dans mes jeunes années. Non pas que je n’aimais alors pas gagner. Mais j’ai toujours pensé qu’il m’arriverait bien un jour de perdre moi aussi. Celui du prochain match, peut-être. Je pensais donc que cela doit être réconfortant de savoir que, aux yeux des autres, l’on existe toujours, même si on a été défait. Et puis, les plus belles victoires ne sont-elles pas celles où votre adversaire a été de taille, vous obligeant à puiser dans vos dernières ressources et à vous rappeler qu’un match n’est jamais gagné avant le coup de sifflet final.

Entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, il y eut un temps additionnel. Celui qui a permis aux téléspectateurs de revoir à l’écran ou dans leurs têtes ce qui s’était échangé lors du face à face de mercredi soir. La télé ?!!...

Oui, jamais la télévision et plus généralement les médias n’auront autant compté dans l’ambiance d’une campagne électorale. Jamais, à cause de ces moyens incontournables de communications, les principaux candidats n’auront été en contacts aussi directs et forts avec tout l’électorat.

Disons le froidement : localement, nos meetings - je me parle pas de “leurs” grands shows de Bercy ou de Charletty réalisés à coup de centaines de milliers d’euros - faisaient pitié. Ils étaient très loin, au fond de nos souvenirs bien nostalgiques, nos rassemblements d’antan où 1000 personnes faisaient « une bonne petite assistance »... Oui, nous en étions loin.

Les candidats n’ont plus eu besoin d’intermédiaires pour faire passer leurs messages : la télé, les médias ainsi qu’ Internet leur ont tendu micros et caméras.

C’est cela, en premier lieu, qui a changé la donne. Que vouliez-vous que «  je  » démontre derrière «  mon  » petit micro et les deux baffes dont «  je  » disposais face à toutes les antennes et paraboles qui ornent les fenêtres des appartements des immeubles du quartier où, tel soir, «  j’  » étais venu en réalité troubler la quiétude de familles désormais scotchées à leur(s) petit(s) écran(s) dès que le soleil s’est couché ?

Mais, dans quelques jours, quand l’ivresse de la victoire et le choc de la défaite de cette présidentielle se seront estompés, avec notre voiture sono et nos prises de paroles, nous retrouverons nos bonnes vieilles habitudes. La télé et les grands journaux ne pourront pas « couvrir » les centaines de circonscriptions législatives que compte la France ni les milliers de candidats qui vont venir y becqueter.

Nos campagnes d’antan réapparaîtront. Avec le fair-play qui convient...

R. Lauret


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