Au forum de l’utopie

23 mai 2006

Ce samedi 20 mai, ils étaient - nous étions - une cinquantaine à rêver que le monde pouvait être perçu autrement qu’il ne l’est par ceux (et par ce) qui le dominent économiquement. C’était à l’invitation, je vous en avais causé le matin même, de l’ADELROI (Association pour la démocratie locale à La Réunion et dans l’Océan Indien), une association qui proclame fièrement son non-formalisme. Entendez par là qu’elle s’est constituée sans se doter de personnalité juridique. Elle n’a donc pas déposé de statuts en Préfecture et n’a pas de président.
Toute personne qui se reconnaît dans son titre y est le bienvenu, à l’exception de certains extrémistes qui puiseraient leur idéologie dans les thèses racistes. Elle ne sollicite pas de subvention et considère qu’elle n’a de valeur que par ce que ses membres sauront semer par le débat direct. On lui connaît un animateur, Marc Van de Wynckcle, originaire comme son nom l’indique de Belgique. Marc Van de Wynckcle n’en est pas le seul. Il y en a d’autres. Ils étaient tous là, ce samedi et débattaient d’économie conviviale, solidaire, alternative. Avec foi, avec fougue, sans filets...
Les Forums de l’utopie ne concluent jamais et ont de sens parce qu’ils permettent notamment à des gens qui ne se connaissent pas d’éprouver le besoin d’abandonner un peu de leur ignorance des autres. Samedi, j’ai aimé que l’un de nous se révolte en racontant qu’on a "économissisé" ce qui n’avait pas à l’être : l’entretien, par exemple, d’espaces associatifs par des personnes salariées, privilégiant ainsi, dans un artificiel exacerbé, la notion d’activité à celle d’emploi.
J’ai aimé que soit évoquée la nécessité de penser "l’organisation économique de la solidarité" dans une recherche de tout ce qui peut être dégagé sous le signe de "la stratégie de la fissure", la fissure étant les opportunités que nous trouverons toujours dans un tissu économique classique pour forcer le cours des choses et prendre celles-ci à contre-pied. Il s’agit alors de ne jamais croire que tout ce qui s’est un jour figé l’est définitivement...
Après quelques heures passées à discuter sans s’assurer que l’on pouvait ou non choquer les autres, ils furent (nous fûmes) quelques-uns à croire que l’on finira forcément par changer la vie, ne serait-ce que parce qu’un jour la vie politique et l’économie telles qu’elles se déroulent aujourd’hui auront montré leurs limites.

R. Lauret


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